Les pages du carnet de Catherine Faivre-Pierret se sont noircies &agrave; l&rsquo;&eacute;coute des t&eacute;moignages des agriculteurs qui s&rsquo;&eacute;taient d&eacute;plac&eacute;s &agrave; V&eacute;zac mercredi 11 d&eacute;cembre, sur l&rsquo;exploitation de St&eacute;phanie Gardes. Cette matin&eacute;e propos&eacute;e par la FDSEA et les Jeunes agriculteurs, la pr&eacute;sidente de la Commission des agricultrices &agrave; la FNSEA la voulait avant tout faite d&rsquo;&eacute;changes : &ldquo;Nous sommes l&agrave; pour faire le lien avec le territoire. J&rsquo;ai l&rsquo;impression que vous travaillez vraiment bien&rdquo;, r&eacute;agissait-elle apr&egrave;s une pr&eacute;sentation de la situation cantalienne assur&eacute;e par Delphine Freyssinier, secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;rale d&eacute;partementale. &ldquo;J&rsquo;ai not&eacute; quelques petites id&eacute;es que je vais reprendre. Voir des f&eacute;d&eacute;s organis&eacute;es comme les v&ocirc;tres, &ccedil;a nous pousse.&rdquo; &Agrave; quelques semaines des &eacute;lections, l&rsquo;&eacute;leveuse laiti&egrave;re du Doubs, en Gaec avec son mari, pr&eacute;venait : &ldquo;On a laiss&eacute; nos places dans nos territoires, on en a aujourd&rsquo;hui le revers de la m&eacute;daille. &Agrave; nous de prendre du temps pour expliquer ce qu&rsquo;il en est, ce que nous sommes. C&rsquo;est tr&egrave;s important que l&rsquo;on ouvre nos portes.&rdquo; Une agricultrice, &agrave; part enti&egrave;re Les portes, la productrice de comt&eacute; AOP a pris l&rsquo;habitude de les enfoncer. D&rsquo;abord dans la restauration. Elle trayait le matin, assurait le service le midi, avant de revenir sur l&rsquo;exploitation pour seconder son mari et s&rsquo;occuper de leurs deux enfants. En 2009, c&rsquo;est termin&eacute; : &ldquo;J&rsquo;ai fait un choix. Je suis repartie &agrave; l&rsquo;&eacute;cole et je ne l&rsquo;ai pas regrett&eacute;. Hors de question d&rsquo;&ecirc;tre &ldquo;la femme de&rdquo;. Je voulais &ecirc;tre cheffe d&rsquo;exploitation. &Ccedil;a a aussi permis &agrave; mon mari, hors cadre familial, de faire un bilan sur son activit&eacute;. On a gal&eacute;r&eacute; au d&eacute;but, mais on y est arriv&eacute;.&rdquo; Mais l&agrave; encore, il a fallu en enfoncer des portes : &ldquo;Il y a eu ce coup de gr&acirc;ce : je ne pouvais pas &ecirc;tre en Gaec avec mon mari, seulement en EARL. De l&agrave; est parti mon engagement syndical. Nous avons droit &agrave; la m&ecirc;me reconnaissance que les hommes. Je ne voulais pas d&eacute;fendre ce projet seule, donc j&rsquo;ai tap&eacute; &agrave; la porte de la F&eacute;d&eacute;. Il y a des dossiers qu&rsquo;on peut faire avancer, d&rsquo;autres pas, mais au moins, on peut essayer.&rdquo; Ce combat gagn&eacute;, un autre se pr&eacute;pare : celui contre le cancer, qui met entre parenth&egrave;ses le projet de Catherine Faivre-Pierret de coupler l&rsquo;agriculture avec des chambres d&rsquo;h&ocirc;tes. &ldquo;Je le ferai &agrave; un moment donn&eacute;, ce n&rsquo;est pas &eacute;teint, promet-elle. J&rsquo;ai besoin d&rsquo;&ecirc;tre en contact avec le monde.&rdquo; Elle s&rsquo;investit donc au Service de remplacement, &ldquo;un tr&egrave;s bel outil&rdquo;, mais aussi &agrave; la Commission des agricultrices. &ldquo;Mais je ne suis pas du tout f&eacute;ministe ! Je qualifierais plut&ocirc;t cette Commission d&rsquo;agricultrices et d&rsquo;engagement. On se r&eacute;unit six &agrave; huit fois par an, et on travaille en ascenseur : du terrain en haut, du haut au terrain.&rdquo;&ldquo;Ensemble, nous pouvons faire de belles choses&rdquo;Et sur le terrain, Brigitte Troucellier, secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;rale de Gaec et soci&eacute;t&eacute;s, se rend compte que des portes &agrave; enfoncer, il y en a encore : &ldquo;Les hommes qui n&rsquo;ont pas encore compris que la femme est leur &eacute;gale doivent le comprendre. &Ccedil;a va avec l&rsquo;&eacute;volution de la soci&eacute;t&eacute;, que ce soit pour les enfants, le m&eacute;nage,&hellip; On fait des papiers, de la compta, depuis tr&egrave;s longtemps. Nous devons nous organiser pour aller d&eacute;fendre le m&eacute;tier et prendre notre place avec la nouvelle g&eacute;n&eacute;ration. Ensemble, nous pouvons faire de belles choses.&rdquo; &nbsp;

À Vézac, Catherine Faivre-Pierret a évoqué son parcours, jalonné par de nombreux obstacles qui ont forgé son engagement syndical, au sein de la Commission nationale des agricultrices.

Catherine Faivre-Pierret (FDSEA) : “Nous avons droit à la même reconnaissance que les hommes”

Le lieu &eacute;tait bien choisi pour la premi&egrave;re conf&eacute;rence des Rencontres de l&rsquo;Alimentation 2024. C&rsquo;est en effet &agrave; Montignac-Lascaux, au Centre d&rsquo;art pari&eacute;tal, que les experts convi&eacute;s, Philippe Meyzie, ma&icirc;tre de conf&eacute;rences en histoire moderne &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; de Bordeaux, Kilien Stengel, chercheur en sciences de la communication sp&eacute;cialiste de l&rsquo;alimentation &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; de Tours et Jean-Pierre Xiradakis, chef et pr&eacute;sident de l&rsquo;association &laquo;&thinsp;Sauvegarde des traditions gastronomiques&thinsp;&raquo; ont pu d&eacute;battre de l&rsquo;influence de l&rsquo;histoire sur nos choix alimentaires et nos modes de consommation.Si la n&eacute;cessit&eacute; a longtemps prim&eacute; dans l&rsquo;alimentation, la recherche du plaisir gustatif est arriv&eacute;e tr&egrave;s rapidement. Le choix est apparu avec l&rsquo;&eacute;largissement des ressources notamment au XXIe&nbsp;si&egrave;cle. Cette ouverture au monde est certes positive mais ne doit pas faire oublier, pour le chef Xiradakis, que nous avons tous ce dont nous avons besoin ici. Plus r&eacute;cemment, les experts constatent l&rsquo;&eacute;volution des notions de qualit&eacute; et de terroir &agrave; travers le temps et notent que les choix alimentaires se font aujourd&rsquo;hui par rapport au pouvoir d&rsquo;achat. &laquo;&thinsp;Ce qui est souhaitable n&rsquo;est pas forc&eacute;ment possible&thinsp;&raquo;, pr&eacute;cise Philippe Meyzie. Point positif cependant relev&eacute; par Kilien Stengel, le covid a ramen&eacute; les Fran&ccedil;ais autour de la table. L&rsquo;apr&egrave;s-midi a fait place &agrave; la question de l&rsquo;&eacute;ducation avec l&rsquo;exemple du coll&egrave;ge Yvon Delbos &agrave; Montignac-Lascaux. Depuis plusieurs ann&eacute;es, le conseil d&eacute;partemental de la Dordogne a entam&eacute; une d&eacute;marche visant &agrave; approvisionner ses coll&egrave;ges en 100&thinsp;% bio et local suite &agrave; des appels d&rsquo;offres au niveau d&eacute;partemental. Bien au-del&agrave; donc de l&rsquo;objectif de 50&thinsp;% minimum de produits durables, dont au moins 20&thinsp;% de bios, dans les repas servis en restauration collective. Quinze coll&egrave;ges sont d&rsquo;ores et d&eacute;j&agrave; 100&thinsp;% bio dont celui de Montignac-Lascaux. Marie-Pierre Leclere-Guillomo, principale du coll&egrave;ge et C&eacute;cile Beau, cheffe cuisini&egrave;re ont apport&eacute; leur t&eacute;moignage sur la d&eacute;marche entreprise. La cantine de l&rsquo;&eacute;tablissement est aujourd&rsquo;hui approvisionn&eacute;e par des producteurs locaux en 100&thinsp;% bio qui fixent leurs tarifs. L&rsquo;ensemble des repas est cuisin&eacute; maison. Pour aider les &eacute;quipes de cuisine, des formateurs et une di&eacute;t&eacute;ticienne du Conseil d&eacute;partemental sont pr&eacute;sents. &laquo;&thinsp;Cela a n&eacute;cessit&eacute; plus d&rsquo;organisation et de mat&eacute;riel*,&nbsp;confie C&eacute;cile Beau, mais le co&ucirc;t du repas pour les familles est rest&eacute; le m&ecirc;me et nous &eacute;vitons beaucoup de gaspillage&thinsp;&raquo;. Si des &laquo;&thinsp;n&eacute;gociations&thinsp;&raquo; ont d&ucirc; &ecirc;tre men&eacute;es avec les &eacute;l&egrave;ves et des parents ont notamment au sujet des sacro-saintes frites, la d&eacute;marche est un r&eacute;el succ&egrave;s. &laquo;&thinsp;L&rsquo;&eacute;ducation nutritionnelle seule, ce n&rsquo;est pas suffisant, explique Claire Chambrier d&rsquo;Aprifel.&nbsp;On remarque que les r&eacute;sultats sont bien meilleurs si on voit les produits, si on les manipule, si les parents sont aussi acteurs&thinsp;&raquo;. Aujourd&rsquo;hui beaucoup seraient favorables &agrave; l&rsquo;int&eacute;gration de l&rsquo;&eacute;ducation au go&ucirc;t dans les programmes scolaires mais la t&acirc;che est difficile. Les initiatives priv&eacute;es restent donc les plus efficaces m&ecirc;me si plus dures &agrave; d&eacute;multiplier. De l&rsquo;avis des cuisiniers pr&eacute;sents, le plus difficile est de remettre de la saisonnalit&eacute; dans l&rsquo;assiette. Il faut &eacute;galement reprendre le m&eacute;tier de base, &laquo;&thinsp;confisqu&eacute;&thinsp;&raquo; par les industries alimentaires proposant des plats tout pr&ecirc;ts. Mais visiblement, en Dordogne, cela fonctionne.

Après le tourisme alimentaire, l’innovation ou encore la souveraineté alimentaire, les Rencontres de l’Alimentation organisées par l’Agence de l’Alimentation de Nouvelle-Aquitaine (AANA) se sont intéressées le 26 novembre dernier à l’éducation à l’alimentation.

L’AANA s’interroge sur l’histoire et l’éducation au goût

&laquo;&nbsp;Consid&eacute;rant la n&eacute;cessit&eacute; de poursuivre la campagne d&eacute;ploy&eacute;e depuis le 1er octobre 2024, l&rsquo;&Eacute;tat lance la commande des doses de vaccins n&eacute;cessaires &agrave; la couverture de l&rsquo;int&eacute;gralit&eacute; de la campagne de vaccination, soit jusqu&rsquo;au 30 septembre 2025. Dans ce cadre, l&rsquo;&Eacute;tat continuera de prendre en charge, comme c&rsquo;est le cas depuis le 1er octobre 2024, 70% des co&ucirc;ts g&eacute;n&eacute;r&eacute;s par cette campagne jusqu&rsquo;au 30 septembre 2025&nbsp;&raquo;. C&rsquo;est ce qu&rsquo;indique le minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture dans un communiqu&eacute;. Initialement, la prise en charge des co&ucirc;ts de vaccination &agrave; hauteur de 70% &eacute;tait pr&eacute;vue jusqu&rsquo;au 31 d&eacute;cembre, une &eacute;ch&eacute;ance qui aurait exclu de nombreux &eacute;levages, la campagne de vaccination s&rsquo;&eacute;tirant sur quasiment trois saisons. En date du 12 d&eacute;cembre, 10 millions de canards ont &eacute;t&eacute; vaccin&eacute;s depuis le d&eacute;marrage de la campagne le 1er octobre dernier, un chiffre &agrave; comparer aux 62 millions d&rsquo;animaux vaccin&eacute;s en 2023-2024. La vaccination est obligatoire pour les &eacute;levages d&eacute;tenant plus de 250 individus (Barbarie, mulard et P&eacute;kin) dont les produits (viande et foie gras) sont destin&eacute;s &agrave; la commercialisation<h2>96 millions &euro; contre plus d'un milliard</h2>Le 1er octobre 2023, la France avait inaugur&eacute; <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/top-depart-pour-la-vaccination-des-canards-contre-l-influenza-aviaire" target="_blank">une campagne de vaccination in&eacute;dite au plan mondial</a>, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/influenza-aviaire-l-omsa-donne-son-feu-vert-a-la-vaccination">avec l&rsquo;aval de l&rsquo;OMSA</a> mais non sans risquer la perte de certains march&eacute;s &agrave; l&rsquo;export de la part de pays redoutant la propagation &agrave; bas bruit du virus. L&rsquo;Etat y avait consacr&eacute; 96 millions d&rsquo;euros, une piqure quasiment indolore comparativement aux indemnisations g&eacute;n&eacute;r&eacute;es par les &eacute;pizooties des derni&egrave;res ann&eacute;es, avec un cumul d&eacute;passant all&egrave;grement le milliard d&rsquo;euros les trois campagnes pass&eacute;es. Selon d&rsquo;une &eacute;tude de la Chaire de bios&eacute;curit&eacute; et de sant&eacute; aviaires de l&rsquo;Ecole nationale v&eacute;t&eacute;rinaire de Toulouse (Unit&eacute; IHAP - ENVT-INRAE), en l&rsquo;absence de vaccination, la France aurait pu connaitre <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/influenza-aviaire-700-foyers-evites-grace-a-la-vaccination-la-2eme-campagne-lancee" target="_blank">jusqu&rsquo;&agrave; 701 foyers en &eacute;levage en 2023-2024 contre 10 foyers effectivement constat&eacute;s</a>.En date du 11 d&eacute;cembre, la France comptait 12 foyers en &eacute;levage depuis le 1er ao&ucirc;t. Le 9 novembre, le minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture a rehauss&eacute; <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/influenza-aviaire-le-risque-eleve-les-volailles-confinees2" target="_blank">de &laquo;&nbsp;mod&eacute;r&eacute;&nbsp;&raquo; &agrave; &laquo;&nbsp;&eacute;lev&eacute;&nbsp;&raquo; le niveau de risque &eacute;pizootique d'IAHP</a>, de &laquo;&nbsp;mod&eacute;r&eacute;&nbsp;&raquo; &agrave; &laquo; &eacute;lev&eacute; &raquo; sur l'ensemble du territoire m&eacute;tropolitain, impliquant le rel&egrave;vement des exigences en mati&egrave;re de bios&eacute;curit&eacute; (claustration, d&eacute;pistage virologique&hellip;).<h2>L&rsquo;Homme sous la menace du H5N1</h2>Si l&rsquo;Influenza aviaire est porteuse d&rsquo;une lourde menace pour la fili&egrave;re avicole au niveau plan&eacute;taire, le risque de zoonose, autrement dit de transmission de l&rsquo;Homme &agrave; l&rsquo;animal se fait de plus en plus pr&eacute;gnant. Depuis le printemps dernier, les &eacute;levages laitiers am&eacute;ricains sont aux prises &agrave; des cas de contamination des troupeaux, notamment en Californie, avec des cas d&rsquo;infection humaine, mais sans transmission interhumaine. <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-grippe-aviaire-une-menace-grandissante-pour-la-sante-humaine" target="_blank">Selon des recherches publi&eacute;es le 12 d&eacute;cembre dans la revue Science</a>, la version de la&nbsp;grippe&nbsp;aviaire infectant les vaches am&eacute;ricaines n'est plus qu'&agrave; une mutation d'une propagation plus ais&eacute;e parmi les humains.

Initialement prévue jusqu’au 31 décembre 2024, le ministère de l’Agriculture prolonge jusqu’au 30 septembre 2025 la prise en charge des coûts générés par la vaccination des canards contre l’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP).

Influenza aviaire : la prise en charge de 70% de la vaccination se poursuit en 2025

Pourquoi avez-vous voulu devenir agriculteur&nbsp;?Duince Ahossouhe&nbsp;: L'agriculture a toujours &eacute;t&eacute; une passion. Je suis all&eacute; au coll&egrave;ge d'enseignement technique agricole et d&egrave;s mes premiers stages en entreprise, je me suis rendu compte que je n'&eacute;tais pas destin&eacute; &agrave; &ecirc;tre salari&eacute;, que je devrais cr&eacute;er ma propre entreprise. Quand j'ai fini le lyc&eacute;e et puis l'universit&eacute;, je me suis install&eacute; avec l&rsquo;envie d'avoir une diversit&eacute; de production pour pouvoir vivre de mon m&eacute;tier. J&rsquo;ai commenc&eacute; par vendre du charbon pour gagner de l'argent afin d'acheter 0,3 ha. Pour r&eacute;aliser mon installation, j&rsquo;ai &eacute;galement lou&eacute; 0,5 ha. Aujourd&rsquo;hui, l&rsquo;exploitation est donc de 0,8 ha, sur laquelle je produis des volailles, du porc, des lapins et des l&eacute;gumes. Au B&eacute;nin, vous &ecirc;tes oblig&eacute; d'avoir une diversit&eacute; pour ne pas tout perdre en cas de maladie ou de sp&eacute;culation. L'autre avantage de la diversification, c'est que nous utilisons les produits issus de nos productions. Par exemple, j'utilise des d&eacute;jections animales pour produire des l&eacute;gumes et si je ne vends pas tous les l&eacute;gumes, je les utilise pour nourrir les animaux.&nbsp;Dans votre exploitation, avez-vous des salari&eacute;s&nbsp;?D. A.&nbsp;: J'ai deux salari&eacute;s permanents qui travaillent avec moi mais tout au long de l'ann&eacute;e, j'ai des occasionnels dont le nombre varie entre dix et quinze.&nbsp;Quels sont vos d&eacute;bouch&eacute;s&nbsp;?D. A.&nbsp;: Pour beaucoup le march&eacute; local. Nous arrivons &agrave; commercialiser la plupart de nos produits sauf deux productions qui sont fortement concurrenc&eacute;es par les importations. C'est le cas notamment des volailles qui sont concurrenc&eacute;es par les importations en provenance du Br&eacute;sil et de la France. L'agriculture chez nous est un peu plomb&eacute;e par les importations. Notre gouvernement a pris la d&eacute;cision de limiter un peu les importations de volaille &agrave; partir du mois de d&eacute;cembre. Nous esp&eacute;rons que cette d&eacute;cision sera appliqu&eacute;e pour soulager un peu la peine des producteurs de volaille.&nbsp;Vous avez aussi des responsabilit&eacute;s en tant que pr&eacute;sident du Coll&egrave;ge des jeunes agriculteurs du B&eacute;nin. Pourquoi vous &ecirc;tes-vous engag&eacute;&nbsp;?D. A.&nbsp;: Pour la sauvegarde de notre m&eacute;tier. Nous n&rsquo;avons pas de statut d'agriculteur. Encore moins pour les jeunes agriculteurs. Par exemple, &ccedil;a suppose que les agriculteurs n'ont pas de retraite. Nous avons aussi des difficult&eacute;s autour de la production notamment la terre, le financement, les intrants et beaucoup d'autres choses. Alors nous nous sommes r&eacute;unis en groupe pour faire du lobbying et d&eacute;fendre les int&eacute;r&ecirc;ts des agriculteurs. On a mis en place au d&eacute;part une petite association qu'on appelle l'association des jeunes agriculteurs modernes du B&eacute;nin. D&rsquo;abord pour et par des jeunes qui ont fait des lyc&eacute;es et universit&eacute;s agricoles mais apr&egrave;s, on s'est rendu compte que sur le territoire national, il y avait d'autres organisations de jeunes qui n'ont pas forc&eacute;ment fait des &eacute;tudes agricoles. Nous avons donc d&eacute;cid&eacute; de regrouper toutes ces organisations en un seul coll&egrave;ge, celui des jeunes agriculteurs du B&eacute;nin dont j&rsquo;ai pris la pr&eacute;sidence. Aujourd&rsquo;hui, le coll&egrave;ge r&eacute;unit plus de 15 000 jeunes agriculteurs &acirc;g&eacute;s de 18 &agrave; 40 ans qui s'investissent activement dans la production et dans la transformation.&nbsp;Pourquoi &ecirc;tes-vous en France en ce moment&nbsp;?&nbsp;D. A.&nbsp;: Le coll&egrave;ge des jeunes agriculteurs est en partenariat avec Afdi national. C'est ce qui justifie ma pr&eacute;sence ici. Je suis venu pour voir &agrave; quoi ressemble l'agriculture fran&ccedil;aise, me rendre compte des d&eacute;fis auxquels les jeunes agriculteurs fran&ccedil;ais sont confront&eacute;s, copier ce qui est bon pour les transposer chez nous.&nbsp;Ferez-vous un retour de ce que vous avez vu en rentrant&nbsp;?D. A.&nbsp;:&nbsp; Oui, d&eacute;j&agrave; au niveau du conseil d'administration. Il y aura une restitution et ensuite nous avons plein de documentation, nous avons pris des images, des vid&eacute;os que nous allons partager.Comment voudriez-vous que l&rsquo;agriculture de votre pays &eacute;volue&nbsp;?D. A.&nbsp;: En Afrique et particuli&egrave;rement au B&eacute;nin, nous avons du potentiel et nous avons plein de terres cultivables, des terres arables sont disponibles. Il y a beaucoup de jeunes qui veulent s'investir dans le secteur agricole et nous pensons que l'agriculture a de l'avenir. Si seulement le gouvernement nous accompagne en r&eacute;duisant un peu la p&eacute;nibilit&eacute; du travail &agrave; travers la petite m&eacute;canisation et en travaillant &eacute;galement sur la ma&icirc;trise de l'eau, je crois que si ces facteurs sont r&eacute;unis, l'agriculture b&eacute;ninoise prosp&eacute;rera.

Éleveur de volailles, de porc, de lapin, et maraîcher, Duince Ahossouhe est aussi président du Collège des jeunes agriculteurs du Bénin. Il était en déplacement en Vendée début novembre, invité par l’Afdi. Échange.

L’agriculture du Bénin a les moyens de prospérer

Issue d&rsquo;un d&eacute;cret paru en octobre 2018, la loi Egalim s&rsquo;applique &agrave; tous les &eacute;tablissements publics qui disposent d&rsquo;une restauration collective le midi et/ou le soir. Sont donc concernes les &eacute;coles (de tous niveaux), mais &eacute;galement les maisons de retraite, les h&ocirc;pitaux et les centres p&eacute;nitentiaires.&nbsp;A sa parution, les objectifs de cette loi &eacute;taient clairs : que l&rsquo;ensemble de ces &eacute;tablissements proposent 50 % de produits disposant d&rsquo;un signe de qualit&eacute; (30 % labellises et 20 % bios) ; que le gaspillage alimentaire diminue dans les cuisines et que les volumes d&rsquo;emballages plastiques &agrave; usage unique baissent.Mais cette r&egrave;glementation n&rsquo;est, &agrave; ce jour, respect&eacute;e que par tr&egrave;s peu d&rsquo;&eacute;tablissements publics. Le Conseil d&eacute;partemental d&rsquo;Indre-et- Loire, en charge des coll&egrave;ges et donc de leurs restaurants, bataille pour y parvenir. Depuis la derni&egrave;re rentr&eacute;e scolaire, en moyenne 43,32 % des denr&eacute;es propos&eacute;es aux coll&eacute;giens de Touraine sont issues de produits sous signes de qualit&eacute;. Mais la disparit&eacute; est forte entre les &eacute;tablissements. Certains peinent &agrave; atteindre les 30 %, quand d&rsquo;autres d&eacute;passent les 80 %.&nbsp;&nbsp;<aside class="factbox">
 <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
 Depuis la derni&egrave;re rentr&eacute;e scolaire, en moyenne 43,32 % des denr&eacute;es propos&eacute;es aux coll&eacute;giens de Touraine sont issues de produits sous signes de qualit&eacute;. 
</aside>
<h6>Des leviers mis en place&nbsp;</h6>Afin d&rsquo;atteindre cet objectif, le Conseil d&eacute;partemental met en place plusieurs actions, principalement &agrave; destination des chefs cuisiniers, principaux acheteurs&nbsp;des denr&eacute;es qui rentrent dans leurs cuisines.&nbsp;&laquo; Nous souhaitons leur donner les armes pour qu&rsquo;ils sachent ce que la loi Egalim exige envers eux &raquo;, r&eacute;sume Ulysse Merckling-Larcher, en charge du dossier pour le Conseil d&eacute;partemental.&nbsp;Des formations aux menus v&eacute;g&eacute;tariens, &agrave; la description des cahiers des charges des diff&eacute;rents labels disponibles sur le march&eacute; leur sont ainsi propos&eacute;es. Le Conseil d&eacute;partemental travaille aussi en lien avec la chambre d&rsquo;agriculture pour valoriser des labels comme le Grand Boeuf, le Veau bio de Touraine ou encore le porc Roi rose.&nbsp;<h2>Des contraintes c&ocirc;t&eacute; producteurs&nbsp;</h2>Pour les agriculteurs, outre le devoir de disposer d&rsquo;un label, c&rsquo;est la question des volumes qui coince parfois.&nbsp;&laquo; Environ 20 000 repas sont servis chaque jour dans les 54 coll&egrave;ges du d&eacute;partement &raquo;,&nbsp;avance Ulysse Merckling-Larcher.&nbsp;Autre frein : le co&ucirc;t. Malgr&eacute; une hausse r&eacute;cente des prix des repas support&eacute;e par les familles, l&rsquo;aspect budg&eacute;taire est primordial et pes&eacute; bien souvent dans la balance. Pour tous les agriculteurs qui disposent d&rsquo;une certification et qui produisent des volumes suffisants, le Conseil d&eacute;partemental les invite &agrave; se rapprocher de la chambre d&rsquo;agriculture pour tenter d&rsquo;&ecirc;tre r&eacute;f&eacute;rences dans la liste des fournisseurs potentiels.&nbsp;&laquo; Nous travaillons actuellement sur les fili&egrave;res volaille et mara&icirc;chage,&nbsp;pr&eacute;cise l&rsquo;agent du Conseil d&eacute;partemental.&nbsp;Mais nous sommes &eacute;galement toujours &agrave; la recherche de produits laitiers et carn&eacute;s. &raquo;&nbsp;&nbsp;Il reconnait les efforts mis en place par certains producteurs pour rentrer dans les cases de la loi Egalim.&nbsp;&laquo; Cela se voit, notamment, dans la hausse constante du nombre d&rsquo;exploitations certifi&eacute;es HVE &raquo;,&nbsp;conclut-il.&nbsp;

Souvent floue pour les agriculteurs, la loi Egalim devrait être appliquée par les acheteurs publics depuis 2018. Tour d’horizon des actions mises en place par le Conseil départemental pour y parvenir dans les collèges d'Indre-et-Loire.

Egalim, où en est-on ?

Afin de mobiliser tout leur r&eacute;seau de mani&egrave;re ludique, le Cr&eacute;dit Agricole d&rsquo;Ile-de-France a organis&eacute; un&nbsp;d&eacute;fi solidaire et collectif sous la forme d&rsquo;une marche connect&eacute;e avec un objectif de 10&nbsp;000 euros pour soutenir l&rsquo;activit&eacute; de SOLAAL sur le territoire francilien. Afin de motiver les marcheurs, &agrave; chaque pallier, un message rappelait l&rsquo;un des 4 engagements cl&eacute;s de l&rsquo;activit&eacute; de SOLAAL.Par ailleurs, une journ&eacute;e au si&egrave;ge du Cr&eacute;dit Agricole s&rsquo;est tenue le 26 novembre pour valoriser les circuits courts aupr&egrave;s de leurs salari&eacute;s (dont une partie en visioconf&eacute;rence). Au programme, une matinale organis&eacute;e avec le r&eacute;seau&nbsp;<a href="https://www.bienvenue-a-la-ferme.com/" target="_blank" title="Bienvenue &agrave; la Ferme">Bienvenue &agrave; la Ferme&nbsp;</a>et la marque &laquo;&nbsp;<a href="https://produiteniledefrance.fr/" target="_blank" title="Produit en Ile-de-France">Produit en Ile-de-France</a>&nbsp;&raquo;&nbsp;pour rappeler les sp&eacute;cificit&eacute;s du territoire et les moyens de valoriser le terroir francilien. Sur le temps du midi, un march&eacute; a &eacute;t&eacute; improvis&eacute; dans les couloirs du si&egrave;ge en pr&eacute;sence de 6 producteurs. L&rsquo;occasion pour SOLAAL de rencontrer de nouvelles exploitations franciliennes, de faire conna&icirc;tre son service et rappeler son soutien en cas d&rsquo;invendus agricoles. Les salari&eacute;s ont &eacute;galement particip&eacute; &agrave; un quizz pour comprendre les enjeux de la lutte contre le gaspillage et la pr&eacute;carit&eacute; alimentaires gr&acirc;ce &agrave; une animation r&eacute;alis&eacute;e par SOLAAL.Enfin, le point d&rsquo;orgue de cette journ&eacute;e a &eacute;t&eacute; la&nbsp;signature d&rsquo;une convention entre le Cr&eacute;dit Agricole d&rsquo;Ile-de-France et SOLAAL pour l&rsquo;ann&eacute;e &agrave; venir. Dans ce cadre SOLAAL b&eacute;n&eacute;ficiera de l&rsquo;aide de son partenaire pour mieux faire conna&icirc;tre son service et d&eacute;velopper le don agricole sur le territoire, notamment en r&eacute;alisant des glanages solidaires.Durant toute la dur&eacute;e de l&rsquo;op&eacute;ration, SOLAAL a eu la chance de b&eacute;n&eacute;ficier d&rsquo;un dispositif de communication d&rsquo;envergure pour faire rayonner la solidarit&eacute; agricole aupr&egrave;s des 273 agences bancaires dont 52 caisses locales. L&rsquo;objectif &eacute;tant de rappeler la mission de SOLAAL&nbsp;: lutter contre la pr&eacute;carit&eacute; et le gaspillage alimentaires&nbsp;; &agrave; celles et ceux qui ne nous connaissent pas encore.Nous tenons une nouvelle fois &agrave; remercier le r&eacute;seau du Cr&eacute;dit Agricole d&rsquo;Ile-de-France de sa mobilisation durant toute cette semaine exceptionnelle, nous avons h&acirc;te de vous partager la suite des projets aux c&ocirc;t&eacute;s de notre nouveau partenaire&nbsp;!Cr&eacute;dits photos : Romain Dufrene

Du 23 au 30 novembre 2024 s’est tenue la semaine du Sociétariat organisée par le Crédit Agricole d’Ile-de-France. Cette année, la thématique portait sur la valorisation des circuits courts auprès de tout leur réseau : administrateurs, salariés, sociétaires, clients et partenaires. SOLAAL a été mise en avant afin de sensibiliser ce large public au don agricole, un circuit court solidaire entre les agriculteurs et les associations d’aide alimentaire.

Les circuits courts et la solidarité agricole, à l’honneur avec le Crédit Agricole d’Ile-de-France

Selon la pr&eacute;fecture de la r&eacute;gion Auvergne-Rh&ocirc;ne-Alpes, le nombre de loups recens&eacute; sur le territoire national s&rsquo;&eacute;l&egrave;ve &agrave; 1003 individus en 2024, un chiffre comparable aux 1013 individus comptabilis&eacute;s en 2023. En revanche, les constats les constats d&rsquo;attaques et le nombre de victimes affrichent des progressions respectives de 4,6% et 10,6%. &laquo;&nbsp;Avec un seuil de pr&eacute;l&egrave;vement en baisse et une pression de pr&eacute;dation en hausse, les &eacute;leveurs seront abandonn&eacute;s sans d&eacute;fense encore plus t&ocirc;t dans l&rsquo;ann&eacute;e&nbsp;&raquo;, a vitup&eacute;r&eacute; la FNO dans un communiqu&eacute;. &laquo;&nbsp;D&egrave;s que le quota de loups &agrave; pr&eacute;lever se rapproche du plafond, les louvetiers stoppent leur intervention laissant les &eacute;leveurs face aux harcelements des loups et aux carnages de leurs troupeaux, devant attendre patiemment l&rsquo;ann&eacute;e suivante et la remise &agrave; z&eacute;ro du compteur de pr&eacute;l&egrave;vement pour &ecirc;tre d&eacute;fendus&nbsp;&raquo;. 
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 <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/3/7/9/0/6450973-1-fre-FR/64767debb245-echantillon-png" alt="Plan d&rsquo;&eacute;chantillonnage inh&eacute;rent au suivi du loup pour la p&eacute;riode du 1er novembre 2024 au 31 d&eacute;cembre 2025 (Source&nbsp;: OFB)" height="1302" width="1866" /><figcaption>Plan d&rsquo;&eacute;chantillonnage inh&eacute;rent au suivi du loup pour la p&eacute;riode du 1er novembre 2024 au 31 d&eacute;cembre 2025 (Source&nbsp;: OFB)</figcaption></figure>

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L&rsquo;ann&eacute;e 2024 inaugurait une nouvelle m&eacute;thode d&rsquo;estimation de la population, intronis&eacute;e par&nbsp;<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/le-plan-national-d-action-loup-2024-2029-sur-les-rails" target="_blank">le PNA 2024-2029</a>, et reposant sur l&rsquo;analyse g&eacute;n&eacute;tique de pr&eacute;l&egrave;vements en lieu et place d&rsquo;indices visuels ou sonores. &laquo;&nbsp;On n&rsquo;a toujours pas confiance, d&eacute;clare M&eacute;lanie Brunet, &eacute;leveuse de brebis dans l&rsquo;Aveyron, pr&eacute;sidente de l&rsquo;association Cercle 12. On a abandonn&eacute; les hurlements provoqu&eacute;s alors que la m&eacute;thode &eacute;tait efficace. Quant aux analyses g&eacute;n&eacute;tiques, elles ne portent que sur quelques indices &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle d&rsquo;une maille de 10 km sur 10 km, avec des pr&eacute;l&egrave;vements encore plus restreints en dehors des zones de pr&eacute;sence permanente&nbsp;&raquo;.<aside class="read-also">
 &Agrave; voir aussi
 <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/declassement-du-loup-et-apres" target="_blank" title="">D&eacute;classement du loup&nbsp;: et apr&egrave;s&nbsp;?</a>
</aside>
<h2>Statut abaiss&eacute;, Plan loup r&eacute;vis&eacute;&nbsp;?</h2>L&rsquo;estimation de la population intervient une dizaine de jour apr&egrave;s la d&eacute;cision de la Convention de Berne <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/le-statut-du-loup-abaisse-de-strictement-protege-a-protege" target="_blank">d&rsquo;abaisser le statut du loup de &laquo;&nbsp;strictement prot&eacute;g&eacute;&nbsp;&raquo; &agrave; &laquo;&nbsp;prot&eacute;g&eacute;&nbsp;&raquo;</a>, ce que la Commission europ&eacute;enne doit ent&eacute;riner dans les mois &agrave; venir en modifiant en cons&eacute;quence la Directive Habitats. Lors de la pr&eacute;sentation du <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/le-plan-national-d-action-loup-2024-2029-sur-les-rails" target="_blank">Plan national d&rsquo;actions loup 2024-2029</a> &agrave; l&rsquo;automne 2023, le ministre de l&rsquo;Agriculture Marc Fesneau avait d&eacute;clar&eacute; que le Plan pourrait &ecirc;tre modifi&eacute; au cas o&ugrave; le statut du loup &eacute;voluerait au niveau europ&eacute;en. &laquo;&nbsp;<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/futur-plan-loup-pas-de-fusion-des-tirs-de-defense">C&rsquo;est la premi&egrave;re fois que l&rsquo;on affiche cette ambition d&rsquo;un PNA plastique, adaptatif&nbsp;</a>&raquo;, avait-il d&eacute;clar&eacute;. La prochaine r&eacute;union du Groupe national loup est programm&eacute;e le 16 d&eacute;cembre. La FNO et le Conseil de l&rsquo;agriculture fran&ccedil;aise ont d&rsquo;ores-et-d&eacute;j&agrave; d&eacute;cid&eacute; de le boycotter.

En vertu du taux de prélèvement fixé à 19%, le nombre de loups pouvant être abattus en 2025 s’élève à 192, contre 209 cette année. La FNO dénonce « l’abandon » des éleveurs », alors que l’abaissement du statut du loup en Europe préfigure une révision du Plan national d’actions.

Le loup en 2024 : 1003 individus, +4,6% d’attaques, +10,6% d’animaux prédatés

D&rsquo;un c&ocirc;t&eacute;, pas moins de quatre inspections minist&eacute;rielles, &agrave; savoir l&rsquo;Agriculture, la Transition &eacute;cologique, l&rsquo;Int&eacute;rieur et la Justice, qui examinent la r&eacute;alit&eacute; comptable des contr&ocirc;les en exploitation, ainsi que le poids et la fr&eacute;quence des sanctions pouvant &eacute;ventuellement en d&eacute;couler. De l&rsquo;autre, un rapport de s&eacute;nateurs qui, sans effraction, p&eacute;n&egrave;trent l&rsquo;Office fran&ccedil;ais de la biodiversit&eacute; (OFB) pour &eacute;valuer le positionnement d&rsquo;un jeune &eacute;tablissement public dot&eacute; de pr&eacute;rogatives de police environnementale. Conclusions&nbsp;? &laquo;&nbsp;La mission constate un &eacute;cart notable entre le ressenti des exploitants agricoles d&rsquo;une pression de contr&ocirc;le &eacute;lev&eacute;e assortie d&rsquo;une s&eacute;v&eacute;rit&eacute; des sanctions et des peines en d&eacute;coulant, et la r&eacute;alit&eacute; des contr&ocirc;les r&eacute;alis&eacute;s et des sanctions et peines effectivement prononc&eacute;es&nbsp;&raquo;. Voil&agrave; pour <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-stigmatisation-des-controles-en-exploitation-exutoire-de-tous-les-maux-de-la-profession">le premier rapport</a>. &laquo;&nbsp;Les donn&eacute;es communiqu&eacute;es &agrave; la mission ne t&eacute;moignent pas d&rsquo;un acharnement des inspecteurs de l&rsquo;environnement &agrave; l&rsquo;&eacute;gard du monde agricole&nbsp;&raquo;, lit-on dans <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/ofb-le-9-mm-moins-visible-l-arme-pedagoqique-plus-ostensible">le second rapport</a>.<h2>L&rsquo;oppression non, la pression oui</h2>Pour autant, les deux rapports ne m&eacute;sestiment pas la pression pesant sur les exploitants, susceptibles d&rsquo;&ecirc;tre contr&ocirc;l&eacute;s par pas moins d&rsquo;une douzaine d&rsquo;administrations et d&rsquo;&eacute;tablissements publics. Compte tenu de ses incidences financi&egrave;res, la Pac et sa conditionnalit&eacute; concentrent &eacute;videmment une grande partie de la charge administrative et mentale, accessoirement p&eacute;cuniaire en cas de sous-traitance, empirant &agrave; chaque nouvelle programmation. Ainsi, la mise en place du syst&egrave;me de suivi satellitaire des surfaces en temps r&eacute;el en 2023, ainsi que la notification des anomalies relev&eacute;es en vue de l&rsquo;exercice du droit &agrave; l'erreur, donnent-elles le sentiment aux agriculteurs d&rsquo;&ecirc;tre plac&eacute;s sous une surveillance continue et d'&ecirc;tre davantage sollicit&eacute;s par l'Administration. Pis&nbsp;: la derni&egrave;re r&eacute;forme a accouch&eacute; du &laquo;&nbsp;contr&ocirc;le du contr&ocirc;le&nbsp;&raquo;, avec le principe de &laquo;&nbsp;re-performance&nbsp;&raquo;, consistant &agrave; aller sur le terrain pour v&eacute;rifier que les r&eacute;sultats d'un contr&ocirc;le r&eacute;alis&eacute; &agrave; distance sont confirm&eacute;s par la r&eacute;alit&eacute; observ&eacute;e. Confront&eacute;s aux al&eacute;as du vivant et aux m&eacute;faits du changement climatique, les exploitants d&eacute;noncent une Administration hors-sol, un cadre juridique complexe, mouvant et au final ins&eacute;curisant, ainsi que des contr&ocirc;les d&eacute;shumanis&eacute;s et pi&eacute;geux.<h2>L&rsquo;acculturation plut&ocirc;t que l&rsquo;instrumentalisation</h2>Rajoutez-y <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/le-traite-ue-mercosur-conclu-la-france-toujours-opposee-les-agriculteurs-furibonds" target="_blank">un aloyau br&eacute;silien hormon&eacute;, hors-norme et adoub&eacute; par Bruxelles</a> et vous avez l&agrave; tous les ingr&eacute;dients du d&eacute;sarroi, du d&eacute;pit, de la ranc&oelig;ur et malheureusement parfois de la malveillance, sur fond d&rsquo;instrumentalisation. D&eacute;r&eacute;alis&eacute;e sinon disproportionn&eacute;e, la stigmatisation des contr&ocirc;les tient lieu d&rsquo;exutoire &agrave; la crise de revenu et de reconnaissance sociale, avec en victimes collat&eacute;rales les agents publics, OFB en t&ecirc;te, qui se d&eacute;fendent d&rsquo;&ecirc;tre des &laquo;&nbsp;cow-boys&nbsp;&raquo; en d&eacute;pit de leur 9 mm &agrave; la ceinture. Tout en reconnaissant que le port d&rsquo;arme peut constituer un facteur de tension lors des contr&ocirc;les, la mission s&eacute;natoriale s&rsquo;oppose cat&eacute;goriquement au d&eacute;sarmement des inspecteurs de l'environnement, pour des motifs de l&eacute;gitimit&eacute; et de s&eacute;curit&eacute;. Elle pr&eacute;conise, sous condition, d&rsquo;invisibiliser l&rsquo;arme et d&rsquo;user, sans sommation, de l&rsquo;arme de la p&eacute;dagogie sur la question de l&rsquo;acceptation de la norme environnementale. Afin de &laquo;&nbsp;mieux correspondre &agrave; leur mission de service public&nbsp;&raquo;, les s&eacute;nateurs invitent ainsi les Chambres d&rsquo;agriculture &agrave; renforcer leur r&ocirc;le dans la diffusion et l&rsquo;explication de la r&eacute;glementation et des contr&ocirc;les. Un socle commun aux professions des foi des futurs candidats aux &eacute;lections &agrave; venir&nbsp;?

[Edito] Deux rapports, interministériel et sénatorial, démontent la théorie d’une profession harcelée et opprimée par l’Administration, et en appellent aux Chambres d’agriculture pour expliciter les normes et leur pendant que sont les contrôles. Un socle commun aux professions de foi des candidats aux prochaines élections ?

Contrôles en exploitation, armement de l’OFB : démystifier les peurs, rétablir la confiance

A la retraite depuis une dizaine d&rsquo;ann&eacute;es, Michel Boudaud a d&eacute;laiss&eacute; sa ferme pour prendre la route du chant, voie qu&rsquo;il c&ocirc;toie depuis l&rsquo;adolescence. Et l&rsquo;activit&eacute; ne manque pas. &laquo;&nbsp;Rien que cette ann&eacute;e, j&rsquo;ai donn&eacute; plus de 25 concerts&nbsp;un peu partout en France&nbsp;&raquo; &eacute;voque-t-il. Lors ses concerts intimistes, il s&rsquo;accompagne seul &agrave; la guitare. &laquo;&nbsp;M&ecirc;me si j&rsquo;ai perdu un doigt dans une ensileuse, j&rsquo;arrive &agrave; jouer simplement de la guitare pour colorer musicalement mes textes parfois tr&egrave;s touffus&nbsp;&raquo;. Simplicit&eacute; et authenticit&eacute;&nbsp;: c&rsquo;est ce que son auditoire attend de lui et appr&eacute;cie.Auteur, compositeur, interpr&egrave;te, Michel Boudaud a d&eacute;j&agrave; sorti deux disques (&laquo;&nbsp;A travers chants&nbsp;&raquo; en 2005 et &laquo; A suivre les bords du canal&nbsp;&raquo; en 2012) mais aussi deux recueils de po&egrave;mes&nbsp;: &laquo;&nbsp;Demain sans doute il fera beau&nbsp;&raquo;, r&eacute;compens&eacute; par le &nbsp;prix de la po&eacute;sie &agrave; la fondation Saint-John Perse en 2019 et &laquo;&nbsp;Sous l&rsquo;&eacute;corce&nbsp;&raquo;. Et c&rsquo;est une s&eacute;lection de po&egrave;mes parus dans ce dernier recueil qui a offert &agrave; Michel Boudaud la satisfaction d&rsquo;obtenir le Prix sp&eacute;cial du Jury au <a href="https://www.concoursdepoesiearthurrimbaud.com" target="_blank">Prix international Arthur Rimbaud 2024</a>.&laquo;&nbsp;Ma vie de paysan donne un angle de vue particulier &agrave; mon &eacute;criture&nbsp;&raquo; souligne Michel Boudaud. &laquo;&nbsp;Si les sujets des po&egrave;mes sont souvent les m&ecirc;mes, les tonalit&eacute;s et les images que j&rsquo;emploie font r&eacute;f&eacute;rences &agrave; la nature et au travail du sol&nbsp;&raquo; . S&rsquo;il est loin le temps de son installation en 1973 sur une petite ferme de 20 hectares avec 8 vaches en Vend&eacute;e, l&rsquo;amour du m&eacute;tier autour d&rsquo;une agriculture paysanne influenc&eacute;e par l&rsquo;approche &eacute;cologique de Ren&eacute; Dumont, est ancr&eacute; fermement chez Michel Boudaud et influence immanquablement ses po&eacute;sies.Depuis la parution de son dernier recueil en 2022, sa p&eacute;riode d&rsquo;&eacute;criture est pour l&rsquo;instant en suspens. &laquo;&nbsp;J&rsquo;ai termin&eacute; mon dernier texte avec une d&eacute;finition du dictionnaire des paysans que me citait souvent mon p&egrave;re&nbsp;: sorte de gens rustres et grossiers habitant les campagnes&nbsp;&raquo;. &nbsp;Citation &agrave; laquelle Michel Boudaud accole la chute finale&nbsp;: &laquo;&nbsp;J&rsquo;habite la campagne, pour le reste c&rsquo;est vous qui voyez&nbsp;&raquo;.Aujourd&rsquo;hui, Michel Boudaud, membre de l&rsquo;<a href="https://www.ecrivains-paysans.com/" target="_blank" title="">Association des &eacute;crivains et artistes paysans</a>, est dans une phase de partage de ses chansons et se consacre pleinement &agrave; ses concerts. Autant d&rsquo;occasions d&rsquo;aller &agrave; sa rencontre et de d&eacute;couvrir et d&rsquo;appr&eacute;cier une certaine campagne po&eacute;tique.Pour conna&icirc;tre les dates des prochains concerts de Michel Boudaud : <a href="https://michelboudaud.e-monsite.com" target="_blank" title="">https://michelboudaud.e-monsite.com</a>&nbsp;

Michel Boudaud, « paysan, poète et chanteur » comme il se définit, vient de se voir décerné le 30 novembre au Sénat, le Prix spécial du Jury à l’occasion du Prix international Arthur Rimbaud 2024. Une distinction qui vient récompenser une poésie rurale et campagnarde.

Le paysan au chant

&laquo;&nbsp;Il est n&eacute;cessaire proportionner la visibilit&eacute; du port de l&rsquo;arme &agrave; la conflictualit&eacute; potentielle des situations de contr&ocirc;le. Le port ostensible de l&rsquo;arme pouvant d&eacute;boucher sur des tensions pr&eacute;judiciables au bon d&eacute;roulement des contr&ocirc;les, il est indispensable d&rsquo;adopter un port discret pour les interactions avec des publics non arm&eacute;s. L&rsquo;arme n&rsquo;&eacute;tant utile que pour les situations de l&eacute;gitime d&eacute;fense, il n&rsquo;y a d&egrave;s lors aucune n&eacute;cessit&eacute; de la montrer&nbsp;&raquo;&nbsp;: telle est la pr&eacute;conisation figurant dans un rapport d&rsquo;information du S&eacute;nat, adopt&eacute; en septembre dernier. Cette recommandation s&rsquo;inscrit dans un champ plus large de pr&eacute;conisations, visant &agrave; accro&icirc;tre l&rsquo;acceptabilit&eacute; de l&rsquo;Office fran&ccedil;ais de la biodiversit&eacute; (OFB), &laquo;&nbsp;un &eacute;tablissement reconnu pour son r&ocirc;le positif de protection des milieux et des esp&egrave;ces, mais qui souffre d&rsquo;un d&eacute;ficit de l&eacute;gitimit&eacute; patent&nbsp;&raquo;. 
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 <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/9/4/4/9/6449449-1-fre-FR/a5b0fc7991f5-ofb-png" alt="Les origines de l&rsquo;OFB, institu&eacute; par la loi du 24 juillet 2019 (Source : mission s&eacute;natoriale)" height="1050" width="1748" /><figcaption>Les origines de l&rsquo;OFB, institu&eacute; par la loi du 24 juillet 2019 (Source : mission s&eacute;natoriale)</figcaption></figure>

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Institu&eacute; par la loi du 24 juillet 2019, l&rsquo;OFB est le fruit de la fusion des op&eacute;rateurs de l&rsquo;eau (Onema), de la nature (AFB) et de la chasse (ONCFS). Il est notamment charg&eacute; de la police de l&rsquo;environnement et ses inspecteurs sont &agrave; ce titre susceptibles de r&eacute;aliser des contr&ocirc;les au sein des exploitations agricoles. Ces derni&egrave;res font-elles l&rsquo;objet d&rsquo;un &laquo;&nbsp;sur-contr&ocirc;le&nbsp;arbitraire&nbsp;&raquo;, comparativement aux autres professions et publics, comme le d&eacute;noncent parfois certains repr&eacute;sentants agricoles&nbsp;? La mission s&eacute;natoriale r&eacute;pond par la n&eacute;gative, rejoignant les conclusions d&rsquo;un tout r&eacute;cent <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-stigmatisation-des-controles-en-exploitation-exutoire-de-tous-les-maux-de-la-profession" target="_blank">rapport interminist&eacute;riel pointant un d&eacute;calage &laquo;&nbsp;notable&nbsp;&raquo; entre le ressenti des agriculteurs et la r&eacute;alit&eacute; num&eacute;rique des contr&ocirc;les</a>, ainsi que la fr&eacute;quence et le poids des sanctions.<h2>Moins d&rsquo;un contr&ocirc;le par si&egrave;cle</h2>S&rsquo;agissant de l&rsquo;OFB en particulier, les donn&eacute;es communiqu&eacute;es &agrave; la mission d&rsquo;information &laquo;&nbsp;ne t&eacute;moignent pas d&rsquo;un acharnement des inspecteurs de l&rsquo;environnement &agrave; l&rsquo;&eacute;gard du monde agricole&nbsp;&raquo;, &eacute;crivent les rapporteurs. Sur 21.635 contr&ocirc;les administratifs r&eacute;alis&eacute;s en 2023, seuls 2759 contr&ocirc;les concernent le monde agricole, soit un peu moins de 13%. Ces contr&ocirc;les, ramen&eacute;s au nombre d&rsquo;exploitations agricoles (390.000), font &eacute;tat de 0,75% des installations contr&ocirc;l&eacute;es par an, soit moins d&rsquo;un contr&ocirc;le par exploitation en moyenne par si&egrave;cle. Dans le d&eacute;tail, il a &eacute;t&eacute; relev&eacute; &nbsp;201 non-conformit&eacute;s, soit un peu plus de 3% des contr&ocirc;les, 115 situations qui ont pu &ecirc;tre r&eacute;gularis&eacute;es gr&acirc;ce au travail collaboratif entre les agents de l&rsquo;OFB, les agriculteurs et les autres administrations, faisant cesser les poursuites. Seules 86 situations ont conduit &agrave; des rapports de manquement administratif. Cependant, &laquo;&nbsp;le ressenti des agriculteurs doit &ecirc;tre mieux pris en compte, car ils sont &eacute;galement contr&ocirc;l&eacute;s &agrave; plusieurs autres titres&nbsp;&raquo;, qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de la Pac des ICPE &laquo;&nbsp;et bien d&rsquo;autres encore, ce qui peut alimenter un ph&eacute;nom&egrave;ne de caisse de r&eacute;sonance bien compr&eacute;hensible&nbsp;&raquo;, notent les rapporteurs.<div class="citation">
 "Nous ne sommes pas de m&eacute;chants cow-boys, pas plus que les agriculteurs ne sont de m&eacute;chants d&eacute;linquants"
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Ce d&eacute;calage entre la r&eacute;alit&eacute; num&eacute;rique des contr&ocirc;les et le ressenti vaut aussi pour la conflictualit&eacute; rapport&eacute;e dans les m&eacute;dias et la nombres d&rsquo;incidents relev&eacute;s. Entre 2020 et 2023, 136 incidents ont &eacute;t&eacute; recens&eacute;s sur l&rsquo;ensemble des contr&ocirc;les, dont 70% d&rsquo;entre eux pour des menaces, agressions verbales ou outrages, 20% pour des agressions physiques et 10% pour des menaces avec armes. Le nombre d&rsquo;incidents &ndash; bien que malheureux &ndash; demeure tr&egrave;s faible comparativement aux contr&ocirc;les effectu&eacute;s. Entendue par la mission, la Conf&eacute;rence nationale des procureurs de la R&eacute;publique, dont plusieurs magistrats ont accompagn&eacute; des inspecteurs de l&rsquo;environnement lors de contr&ocirc;les, rapporte qu&rsquo;&laquo; aucun des magistrats ayant particip&eacute; &agrave; des contr&ocirc;les n&rsquo;ont per&ccedil;u une tension g&eacute;n&eacute;r&eacute;e par l&rsquo;armement des agents &raquo;. Le directeur g&eacute;n&eacute;ral de l&rsquo;OFB, Olivier Thibault, a t&eacute;moign&eacute; du fait que depuis la cr&eacute;ation de l&rsquo;OFB, &laquo;&nbsp;les inspecteurs n&rsquo;ont jamais sorti une arme devant un agriculteur (&hellip;). Nous ne sommes pas de m&eacute;chants cow-boys, pas plus que les agriculteurs ne sont de m&eacute;chants d&eacute;linquants&nbsp;&raquo;, a-t-il d&eacute;clar&eacute;.<div class="citation">
 "L&rsquo;approche militante, parfois z&eacute;l&eacute;e, voire disproportionn&eacute;e de certains inspecteurs n&rsquo;a pas sa place"
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La mission s&eacute;natoriale &eacute;voque tout de m&ecirc;me &laquo;&nbsp;l&rsquo;approche militante, parfois z&eacute;l&eacute;e, voire disproportionn&eacute;e de certains inspecteurs&nbsp;&raquo;, qui &laquo;&nbsp;n&rsquo;a pas sa place au sein de l&rsquo;&eacute;tablissement et doit &ecirc;tre sanctionn&eacute;e pour non-respect des r&egrave;gles d&eacute;ontologiques&nbsp;&raquo;. Elle recommande l&rsquo;instauration d&rsquo;une inspection g&eacute;n&eacute;rale, sur le mod&egrave;le de ce qui existe pour la police nationale.&nbsp;En face, il faut compter avec les &laquo;&nbsp;nombreuses d&eacute;gradations&nbsp;&raquo; des implantations territoriales de l&rsquo;OFB, &laquo;&nbsp;des tags insultants et outrageants pour l&rsquo;Office et ses agents sur les b&acirc;timents, des d&eacute;p&ocirc;ts de fumier&nbsp;&raquo;. Il y a plus grave. Fin octobre, les &eacute;crous des roues du v&eacute;hicule d&rsquo;un agent du Tarn-et-Garonne ont &eacute;t&eacute; carr&eacute;ment d&eacute;mont&eacute;s pendant une discussion avec des agriculteurs. En novembre, c&rsquo;est une intrusion avec d&eacute;gradations et menaces qui s&rsquo;est produite &agrave; Gu&eacute;ret (Creuse). A l&rsquo;occasion de l&rsquo;audition du directeur g&eacute;n&eacute;ral de l&rsquo;OFB le 4 d&eacute;cembre dernier, la Commission de l&rsquo;am&eacute;nagement du territoire et du d&eacute;veloppement durable du S&eacute;nat a condamn&eacute; &laquo;&nbsp;fermement et unanimement&nbsp;&raquo; les propos outranciers, les saccages voire les menaces qui p&egrave;sent sur les inspecteurs de l&rsquo;environnement, &laquo;&nbsp;qui sont parmi les derniers agents publics sur le terrain &agrave; intervenir dans les territoires ruraux&nbsp;&raquo;.<h2>Un tir de barrage contre le d&eacute;sarmement</h2>Selon la mission s&eacute;natoriale, ces modalit&eacute;s de contestation, qu&rsquo;elle &laquo;&nbsp;d&eacute;plore&nbsp;&raquo;, sont &laquo;&nbsp;le sympt&ocirc;me d&rsquo;une exasp&eacute;ration vis-&agrave;-vis des normes environnementales, trop nombreuses et complexes, que les inspecteurs de l&rsquo;environnement sont charg&eacute;s de faire appliquer. L&rsquo;&eacute;tablissement public est vu comme responsable d&rsquo;un contexte normatif auquel il est lui-m&ecirc;me soumis et qu&rsquo;il doit faire appliquer au titre des pr&eacute;rogatives qui lui ont &eacute;t&eacute; confi&eacute;es par le l&eacute;gislateur&nbsp;&raquo;.Toujours selon les rapporteurs, &laquo;&nbsp;la cristallisation des crispations des agriculteurs a largement &eacute;t&eacute; aliment&eacute;e par le port d&rsquo;arme &agrave; feu&nbsp;&raquo;. C&rsquo;est sans doute ce qui explique pourquoi <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/malaise-agricole-les-mesures-d-urgence-de-gabriel-attal" target="_blank">Gabriel Attal, au plus fort de la crise</a>&nbsp;hivernale, s&rsquo;interroge sur la pertinence du maintien du port d&rsquo;une arme. Si la mission s&eacute;natoriale estime n&eacute;cessaire d&rsquo;apporter une r&eacute;ponse au mal-&ecirc;tre v&eacute;cu par certains des contr&ocirc;l&eacute;s, elle s&rsquo;oppose cat&eacute;goriquement au d&eacute;sarmement des agents. &laquo;&nbsp;Aux c&ocirc;t&eacute;s de l&rsquo;insigne et de l&rsquo;uniforme, le port de l&rsquo;arme favorise l&rsquo;identification de l&rsquo;agent en question comme titulaire d&rsquo;une mission de police&nbsp;&raquo;, justifie-t-elle. La Conf&eacute;rence nationale des procureurs de la R&eacute;publique entendue par la mission d&rsquo;information estime que &laquo; le port d&rsquo;arme et d&rsquo;uniforme peut ajouter une tension au contr&ocirc;le, mais assure s&eacute;curit&eacute; et l&eacute;gitimit&eacute; &raquo;. 
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 <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/9/9/4/9/6449499-1-fre-FR/3c35e5c22acf-stele-jpg" alt="A l&rsquo;&eacute;cole nationale du Bouchet &agrave; Dry (Loiret), une st&egrave;le recense 85 agents morts en service, dont une quinzaine tu&eacute;s par balle &copy; Ce&#769;line Lecomte - Office franc&#807;ais de la biodiversite&#769;" height="1104" width="1434" /><figcaption>A l&rsquo;&eacute;cole nationale du Bouchet &agrave; Dry (Loiret), une st&egrave;le recense 85 agents morts en service, dont une quinzaine tu&eacute;s par balle &copy; Ce&#769;line Lecomte - Office franc&#807;ais de la biodiversite&#769;</figcaption></figure>

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<h2>85 agents morts en service depuis 1945</h2>Les inspecteurs de l&rsquo;environnement sont en effet amen&eacute;s &agrave; contr&ocirc;ler, pour partie de leurs missions, des personnes elles-m&ecirc;mes arm&eacute;es (chasseurs, p&ecirc;cheurs sous-marins, braconniers, etc.). Il existe malheureusement un lourd historique d&rsquo;agents bless&eacute;s ou tu&eacute;s, ainsi que l&rsquo;illustre la st&egrave;le recensant 85 agents morts en service, dont une quinzaine tu&eacute;s par balle, &agrave; l&rsquo;&eacute;cole nationale du Bouchet &agrave; Dry (Loiret). &laquo;&nbsp;Le d&eacute;sarmement des inspecteurs de l&rsquo;environnement de l&rsquo;OFB fait figure &agrave; cet &eacute;gard de ligne rouge qu&rsquo;il convient de ne pas franchir, la police de l&rsquo;environnement ne devant pas &ecirc;tre une police au rabais&nbsp;&raquo;, avertit la Commission de l&rsquo;am&eacute;nagement du territoire et du d&eacute;veloppement durable, qui pr&eacute;conise &laquo;&nbsp;un port discret et non ostensible&nbsp;dans les situations de contr&ocirc;le sans tension&nbsp;&raquo;. Les s&eacute;nateurs estiment toutefois que le n&oelig;ud du probl&egrave;me r&eacute;side dans &laquo;&nbsp;l&rsquo;acceptation de la norme environnementale dans notre soci&eacute;t&eacute;&nbsp;&raquo;.&nbsp;&laquo;&nbsp;Le v&eacute;ritable probl&egrave;me, c&rsquo;est la complexit&eacute; administrative li&eacute;e au droit de l&rsquo;environnement, c&rsquo;est la conciliation des politiques publiques&nbsp;&raquo;, estime de son c&ocirc;t&eacute; le directeur g&eacute;n&eacute;ral de l&rsquo;OFB.<h2>L&rsquo;arme de la p&eacute;dagogie</h2>A cet effet, la mission d&rsquo;information recommande la mise en &oelig;uvre de fa&ccedil;on ponctuelle et annonc&eacute;e &agrave; l&rsquo;avance, des contr&ocirc;les p&eacute;dagogiques sans verbalisation, en partenariat avec les Chambres d&rsquo;agriculture. &laquo;&nbsp;Une mission d&rsquo;explicitation du r&ocirc;le et des missions de l&rsquo;OFB pourrait &eacute;choir aux chambres d&eacute;partementales d&rsquo;agriculture, dont les statuts conf&egrave;rent pr&eacute;cis&eacute;ment un r&ocirc;le de conseil et de formation aupr&egrave;s des agriculteurs&nbsp;&raquo;. Les s&eacute;nateurs&nbsp;encouragent &eacute;galement les services d&eacute;partementaux de l&rsquo;OFB &agrave; organiser des rendez-vous plusieurs fois par an avec les Chambres &nbsp;et les syndicats agricoles, afin de communiquer sur ses missions, les pr&eacute;rogatives des inspecteurs de l&rsquo;environnement en mati&egrave;re de police administrative et judiciaire, les priorit&eacute;s&nbsp;en mati&egrave;re de contr&ocirc;le, avec un bilan des contr&ocirc;les r&eacute;alis&eacute;s pour en tirer des enseignements crois&eacute;s, des priorit&eacute;s de contr&ocirc;le de l&rsquo;ann&eacute;e &agrave; venir et des &eacute;volutions &agrave; mettre en &oelig;uvre,&nbsp; le tout &laquo;&nbsp;pour que les contr&ocirc;les se passent au mieux&nbsp;&raquo;.&nbsp;&laquo;&nbsp;Nous allons travailler au port discret de l&rsquo;arme, qui, effectivement, ne doit pas &ecirc;tre ostentatoire, a d&eacute;clar&eacute; le directeur g&eacute;n&eacute;ral de l&rsquo;OFB. Mais le vrai sujet c&rsquo;est l&rsquo;acceptation g&eacute;n&eacute;rale de la r&egrave;gle et sa mise en &oelig;uvre : le but, in fine, c&rsquo;est d&rsquo;avoir de l&rsquo;eau potable, de l&rsquo;air respirable et un environnement de qualit&eacute;&nbsp;&raquo;.

Tout en reconnaissant que le port d’arme pouvait constituer un facteur de tension lors des contrôles, une mission sénatoriale s’oppose catégoriquement au désarmement des agents de l’OFB, pour des motifs de légitimité et de sécurité. Elle préconise, sous condition, d’invisibiliser l’arme et d’user, sans sommation, de l’arme de la pédagogie sur la question de l’acceptation de la norme environnementale.

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