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Volailles de chair : le plan de l’Anvol pour reprendre 20 points à l’import
Pour assurer la pérennité et la compétitivité de la filière nationale, l’interprofession des volailles de chair réclame la généralisation de l’étiquetage de l’origine des viandes, l’inclusion de clauses de réciprocité strictes dans l’accord UE-Mercosur ou encore l’exclusion de l’élevage de la directive IED relative aux émissions industrielles.
La feuille de route de l’interprofession est claire : il s’agit de faire émerger 80 poulaillers par an pendant 5 ans pour récupérer 20 % des volumes de viandes de volaille importés. Alors que la viande de volaille est la seule qui voit sa consommation augmenter (+3,5% en 2023, +12,7% au 1er semestre 2024), un poulet sur deux consommés en France est aujourd’hui produit à l’extérieur de nos frontières. Et la tendance est plutôt à l’accélération : en 2020, 41 % des poulets consommés en France provenaient d’autres pays. En 2021, la proportion est passée à 45% puis à 50,5% en 2022.
Ce que l’Anvol attend de la France
L’Anvol, qui rappelle que la filière a la particularité d’élever 8 espèces de volailles différentes (poulets, dindes, pintades, canards, oies, cailles, pigeons, coquelets) selon 4 modes d’élevages distincts (standards, Certification Conformité Produit, Label Rouge et Bio), exige « une identification précise, totale et systématique de l’origine des volailles. L’étiquetage, déjà obligatoire pour la viande crue en magasins et la viande en tant qu’ingrédient dans la restauration collective, doit être étendu à tous les débouchés et lieux de consommation ».
Ce que l’Anvol attend de l’UE
Au plan européen, l’interprofession manifeste son opposition au projet d’accord de libre- échange entre l’UE et le Mercosur qui en l’état, viserait à alléger ou lever complètement les droits de douane pour 180.000 tonnes de poulet, en plus des 340.000 tonnes déjà importées par l’UE. « Dans un contexte inflationniste, les volailles françaises seraient moins compétitives que les volailles sud-américaines, moins chères, car soumises à des normes sanitaires et environnementales moins exigeantes », argumente l’Anvol qui réclame l’instauration de clauses miroir, y compris sur le volet soja non déforestant, auquel les éleveurs européens seront astreints dès le 1er semestre 2025, sans avoir la garantie de pouvoir s’approvisionner, mais avec la certitude d’une augmentation des coûts de production.
L’Anvol attend également de l’UE l’exclusion du secteur de l’élevage de la Directive sur les émissions industrielles (IED) et s’oppose à l’instauration de nouvelles règles, en cours de discussion à Bruxelles, sur le transport des volailles. « Les règles en vigueur dans ces domaines sont déjà parmi les plus élevées au monde et la filière est par ailleurs engagée dans de multiples actions », juge l’Anvol, citant notamment son Pacte Ambition 2025 ».
Selon l’interprofession, la construction de 400 poulaillers dans les 5 ans à venir est de nature à « lutter contre les importations, qui échappent la plupart du temps aux réglementations européennes et immanquablement aux bonnes pratiques françaises » et à « fournir des volailles répondant à tous les budgets et toutes les envies ».