Validation du plan de continuation pour l’abattoir Berry Bocage : un outil indispensable pour la filière viande

Dix-huit mois de travail ont été nécessaires pour sécuriser l’outil de St-Amand-de-Montrond. L’équipe d’élus, qui vient d’être renforcée, œuvre désormais à assoir l’activité et à trouver de nouveaux clients

Ouf, le plan de continuation est accepté. La décision du tribunal de commerce, tombée le 10 juillet, est un véritable soulagement pour les responsables de l’abattoir Berry Bocage de St-Amand-Montrond. « Le plan court sur dix ans. Il va permettre de rembourser le passif, tout en gardant une marge de manœuvre pour répondre aux exigences de la réglementation », commente Simon Bransard. 

"Depuis un an et demi, on était en période d’observation"

Le président de l’abattoir rappelle les différentes étapes qui ont contribué à franchir ce cap vital. « Depuis un an et demi, on était en période d’observation. Le premier point qui a été très important, c’est le retour du GDS dans l’implication de la gestion de l’outil en mettant à disposition Esthel Frederic au poste de direction. Cela a permis de travailler comme il faut, de faire monter en grade Florian Boucherat, le chef de production. Nous avions ainsi un duo quasi complet à la tête de l’outil. On a ensuite pu travailler sur les coûts de production et fixer une grille tarifaire. Nous avons dû procéder à un plan social pour avoir des effectifs en lien avec nos volumes de travail. Parallèlement, nous avons fait appel à des entreprises pour l’entretien et la maintenance de l’outil. » Certaines tâches exigeaient en effet de la polyvalence dans des domaines pointus qui n’était pas compatible avec les compétences potentiellement disponibles dans un petit abattoir.

"Il ne faudrait pas descendre en dessous de 1 100 tonnes. Avec 1 200-1 400 tonnes, on serait bien"
CONFIANCE RÉTABLIE 

Et puis, il a fallu faire accepter de jouer les prolongations… Ouverte en janvier 2023, la procédure prévoyait une période d’observation de six mois qui a été reconduite à deux reprises. « Nous avons demandé à avoir une année complète pour évaluer l’évolution du tonnage », argumente Simon Bransard. Malgré un début d’année avec de faible tonnage, les volumes travaillés ont été suffisants pour valider le plan et l’entreprise a pu générer un résultat positif dès les premiers mois de l’année. Rappelons que les résultats étaient déficitaires de près de 240 000 € en 2022 et de 21 600 € en 2023. 

« Malgré tout, on est sur un contexte compliqué, reconnait-il. Depuis quelques temps, nous sommes à la recherche de volumes et de contractualisation. » Il estime que : « la confiance a été rétablie. On a pu prendre contact avec de gros apporteurs et des nouveaux. On a fait un gros travail avec les clients qu’il faut désormais sécuriser » Parmi les autres projets à très court terme : une formation pour tout le personnel pour une remise à niveau sur le bien-être animal et le volet sanitaire. Elle a débuté en juillet. « On va aussi faire faire des devis pour le changement des chaudières afin d’améliorer le réseau d’eau chaude », informe Simon Bransard. 

Par ailleurs, une étude est en cours pour étudier la faisabilité de la délocalisation de l’outil qui est actuellement situé en centre-ville, « certaines mises aux normes ne sont pas réalisables », justifie-t-il. Les conclusions de cette étude, financée par la chambre d’agriculture du Cher, n’ont pas encore été communiquées. 

"Cela va nous permettre de travailler plus sereinement "
DE LA PLACE  POUR PLUS DE TONNAGES

« Les portes ouvertes d’avril dernier ont porté leurs fruits. Elles ont permis d’éclaircir beaucoup de choses avec les apporteurs », se réjouit Simon Bransard. Cela a ainsi contribué à étoffer le conseil d’administration, puisque trois nouvelles personnes s’y sont impliquées. « Cela va nous permettre de travailler plus sereinement », apprécie-t-il.

Pour maintenir à flot cet outil jugé indispensable à la filière viande du département« il ne faudrait pas descendre en dessous de 1 100 tonnes. Avec 1 200-1 400 tonnes on serait bien », conclut-il, comme un appel du pied à tous les grossistes qui ne se seraient pas encore engagés.