Saint-Août : un marché d’autrefois

Le marché de Saint-Août fête ses 100 ans. Pour l’occasion, l’association chargée de sa promotion met les petits plats dans les grands, tous les mardis de l’été.

Devenu une véritable institution, le marché aux volailles de Saint-Août a été initié par Jean Gaillat, alors maire de la commune, en 1924« A l’origine, il n’y avait que trois foires annuelles aux volailles. Le maire a ainsi créé un marché hebdomadaire, le mardi matin de 8 h à 12 h, dans le but de coordonner la vente des volailles des paysans du secteur auprès des négociants volaillers professionnels », explique Jules Michaud, co-président de l’association pour la promotion du marché. A cette époque, le marché se tenait sur la place de l’église, « et ce jusque dans les années 50, période d’essor du marché. Depuis, il a été déplacé sur le champ de foire, par souci de place », retrace-t-il. 

En effet, dans les années 1950, c’était des négociants des Halles de Paris qui s’approvisionnaient tous les mardis matin à Saint-Août. « Ils venaient chercher du poulet de Sussex surnommé le poulet de Saint-Août. Le marché est devenu une institution car les négociants étaient assurés d’avoir un approvisionnement hebdomadaire en volailles. Nous étions les seuls à proposer ce type de marché. Ailleurs, ils ne pouvaient négocier que lors des foires pluriannuelles », poursuit le co-président.

JUSQU’À 1 000 DINDES  SUR LE CHAMP DE FOIRE 

Dans les années 1980 début des années 1990, le marché a perdu de sa superbe. Les négociants se sont tournés vers d’autres fournisseurs, et les consommateurs vers les grandes surfaces. Pour remédier à cette baisse de fréquentation, Jean-Pierre Michaud, maire de l’époque, a créé l’association pour la promotion du marché de Saint-Août, en 1996. 

« A travers cette initiative, mon père avait la volonté de préserver et de redynamiser le marché. En somme, lui rendre son prestige en relançant le marché aux volailles comme produit d’appel. Et pour attirer le public, ont été développées des animations », raconte Jules Michaud. C’est dans cette optique que l’association organise, en plus des marchés du mardi, quatre foires annuelles : le marché aux petites volailles en avril, le marché des estivants en août, les Les volailles, produits phares du marché de Saint-Août, sont toujours autant prisées depuis 100 ans. marchés de Nau et du Père Janvier en décembre. « Nous y primons les volailles de nos petits éleveurs locaux, et petits producteurs », ajoute-t-il. 

Jusque dans les années 2010, une sirène retentissait dans la commune, signal du départ de la vente de volailles. « Toutes les générations connaissaient le truc. Il fallait venir tôt faire son repérage, discuter avec les uns et les autres, et au coup d’envoi, on sortait les billets », sourit - il, rappelant que : « venir chercher ses poules ou sa volaille à Saint-Août était et est toujours ancré dans les traditions familiales du département ». 

Comme s’il fallait encore faire la preuve de la grandeur du marché de Saint-Août, le co-président de l’association raconte qu’« à une époque, le mardi avant Noël, tout le monde venait ici pour chercher sa volaille. Le champ de foire était recouvert de paille avec près de 1 000 dindes vivantes. Toutes étaient vendues dans les quatre heures imparties du marché »

PRÈS DE 80 COMMERÇANTS TOUS LES MARDIS 

Désormais, le marché de Saint-Août, ce sont près de 80 fidèles commerçants par semaine, toute l’année, répartis de part et d’autre de la rue principale de la commune. « Comme dit la maxime ‘‘Au marché de Saint-Août, on y trouve de tout’’, et c’est bien le cas puisqu’on retrouve les produits de bouche dont la fameuse « galette aux patates », mais aussi tout ce qu’il faut pour la maison, l’habillement, etc. », illustre-t-il, en déambulant dans les rues de communes. 

Les volailles, quant à elles, ont gardé leur emplacement traditionnel sur le champ de foire (rebaptisé place Jean Gaillat). « Les gens du coin viennent y vendre leurs surplus de potager, d’œufs, des lapins, de poules. C’est le charme du marché d’autrefois. On se connait tous, c’est convivial », apprécie Jules Michaud. Les négociants parisiens ont laissé la place à trois volaillers professionnels qui commercialisent des petites volailles démarrées.