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Premières vendanges : moins d’hectos mais une qualité relative
Depuis la semaine dernière, certains vignerons jouent au chat et à la souris avec la météo pour ramasser des raisins les plus qualitatifs possible. Tour d’horizon des premières baies déchargées dans les pressoirs du département.
Les premières vendanges ont débuté la semaine passée sur les secteurs de Bléré et au sud de Tours. « La pourriture commençait à apparaître sur les sauvignons », détaille Mathieu Bailly, vigneron à Civray-de-Touraine. Finalement, « la qualité n’est certes pas exceptionnelle pour ce cépage, mais c’est tout de même correct pour cette campagne 2024 que nous appréhendions », poursuit le jeune viticulteur. Côté rendements, ses premiers calculs laissent apparaître 48 hl/ha. « Nous n’avons réalisé que huit interventions phytosanitaires malgré la forte pression mildiou. Mais bien positionnés et avec des produits adaptés et efficaces, nous avons réussi à le contenir et à assurer des rendements corrects. »
Côté sucre, les degrés des baies récoltées oscillent entre 10,5 et 11,5°. A la cave coopérative de Bléré aussi les sauvignons sont dans les cuves. « On relève des degrés aux alentours de 11,7 », se réjouit Kévin Vignier, le directeur de l’établissement. "Nous avons gagné 0,6° en une semaine. On devrait obtenir des vins aux alentours de 12°, ce qui correspond bien à la demande actuelle des consommateurs. » Le goût des baies dans les vignes laissait présager un mout aux notes de verdure, alors qu’une fois filtré, ce sont plutôt des notes d’agrume qui se font ressentir. « Qualitativement, nous ne sommes pas sur une année déplorable », poursuit le directeur. Les plus faibles rendements comparés à 2023 ont produit des raisins qui ont du goût. Malgré une acidité relativement présente, il se veut rassurant. « Dans les gamays notamment (tout juste commencés à l’heure de la rédaction de ces lignes, ndlr) elle est encore élevée, mais les précipitations des prochains jours devraient l’atténuer. Et puis au chai, nous savons la maîtriser », précise-il.
NOBLE-JOUE
En ce début de semaine, les pinots de l’appellation noble-joué sont à 12°. « L’ensoleillement de la semaine dernière a inévitablement permis de gagner quelques points de sucre, mais bien moins que l’an dernier où nous gagnions jusqu’à 2 points par semaine », se remémore Rémi Cosson, installé en bio à Esves-sur-Indre.
En revanche, l’humidité des derniers jours pousse les vignerons à poursuivre la récolte. « Attendre pour quelles raisons ? interroge-t-il. Nous n’avons rien à attendre de plus de la météo annoncée cette semaine. »
Côté rendement, le viticulteur est plutôt déçu. « C’est une récolte à l’image de l’année. En bio, nous allons difficilement dépasser les 30 hl/ha », déplore-t-il. Mais les jus semblent qualitatifs. En l’absence de la mouche drosophile suzukii très présente sur la dernière campagne, l’odeur de vinaigre est inexistante. « On relève des arômes, des notes de fruits intéressantes dans les moûts », se réjouit le viticulteur.
Bien que les rendements soient à la peine, le début de ces vendanges à l’échelle du département laisse apercevoir, sur certains secteurs, de belles surprises. Aussi, ces faibles rendements pourraient engendrer un écoulement des stocks qui deviennent parfois conséquents dans certains chais.