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Poulet : les Français veulent du Français, même plus cher
Selon une enquête de l’interprofession de la volaille de chair, les consommateurs sont massivement attachés à l’origine France. Autres bonnes nouvelles : après les épidémies d’Influenza aviaire, la relance de la production, elle aussi encouragée par les Français, flatte à la marge la balance commerciale de la filière.
Un score de 93% pour les qualités gustatives, 90% pour la sécurité alimentaire, 88% pour la traçabilité, 85% pour les pratiques d’élevage : tels sont les scores attribués par les Français à la volaille française, selon une enquête réalisée pour l’Anvol par l’Institut CSA (1009 individus représentatifs de la population française, âgés de 18 et plus, du 30 septembre au 7 octobre 2024). Mais ce n’est pas tout. Alors qu’environ 1 poulet sur 2 est aujourd’hui importé sur le marché français, 88% de la population s’accorde à dire que les importations de volailles constituent une menace pour le maintien de la filière française et des emplois sur le territoire. Cerise sur le gâteau : 75% des consommateurs se déclarent prêts à payer plus cher la volaille tricolore, indentifiable par son logo « Volaille française », connu par 82% des Français et incitatif pour 81% d’entre eux.
La consommation progresse toujours
De quoi rassurer la filière à l’heure où le projet d’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur est susceptible d’ouvrir nos frontières à un contingent de 180.000 tonnes de viande de poulet à droit de douane réduit ou nul, alors que les 300.000 tonnes actuelles (presque exclusivement du Brésil) représentent déjà près 35 % de la viande de poulet importée par l’UE.
Il faut dire que la consommation ne cesse de progresser. Après +3,6% en 2023, les neuf premiers mois montrent une accélération de la demande globale de volailles dans le pays, à +10,2 % comparativement à la même période en 2023. La consommation de viande de volaille (28,8kg/hab/an dont 23 kg/hab/an de poulet) talonne celle de (30,7kg/hab/an, devant le bœuf et le veau (21,3 kg/hab/an).
La production relancée
Exposée de plein fouet aux épidémies récurrentes et violentes d’Influenza aviaire hautement pathogène, qui ont engendré l’abattage sanitaire de 25 millions de volaille en 2021-2022 et 3 à 4 millions en 2022-2023, avant l’arrivée salvatrice de la vaccination, la production de volailles repart à la hausse. Après +2% en 2023, 2024 confirme la reprise, avec une production en hausse de +14,7% sur 9 mois, dont ne profitent pas cependant les poulets sous signes de qualité, avec un retrait de 4% (sur 9 mois en 2024) et de 1% pour le bio (sur 10 mois en 2024), comparativement aux mêmes périodes de 2023, les reculs respectifs étant de 7% et 15% sur deux ans.
L’import contenu
Autre motif de satisfaction pour la filière : le tassement des importations. En 2023, 50% des poulets consommés en France étaient encore issus de l’importation. La balance commerciale des volailles était largement déficitaire, à hauteur 448.000 tonnes équivalent carcasse et 1,23 milliard d’euros. Sur les neuf premiers mois, grâce à la reprise de la production en France à +11,2 % pour les poulets, la proportion diminue légèrement pour s’établir à 47,8 %. En 2024, Si les importations de volailles ont continué leur essor en France sur les neuf premiers mois 2024, à +2,6 % pour l’ensemble des espèces et +3,8 % pour les poulets, le solde de la balance commerciale s’améliore en raison de la reprise des exportations. A fin septembre, son taux d’auto-approvisionnement s’élevait à 79%, contre 76% sur neuf mois en 2023.
La construction de nouveaux poulaillers approuvée
Pour tenter de reconquérir des parts de marchés, l’Anvol veut faire émerger 80 poulaillers par an pendant 5 ans pour récupérer 20 % des volumes de viandes de volaille importés. Un projet avalisé par les Français : selon l’enquête précitée, 79% déclarent leur soutien aux projets de construction annuelle. Finies les entraves administratives et sociétales ?