- Accueil
- [Pâturage] Préparer sa mise à l’herbe
[Pâturage] Préparer sa mise à l’herbe
Voici quelques recommandations pour que la mise à l’herbe 2025 se présente sous ses meilleurs auspices.
Après cette année pour le moins atypique, l’hiver semble bien vouloir s’installer en 2025. Il y a en revanche une plus grande biomasse de prairie disponible qu’à l’accoutumée, car le pâturage automnal et hivernal a été perturbé par les cumuls de précipitations, et la pousse a continué grâce à la douceur des températures. Ainsi, on peut s’attendre à ce que les prairies disposent d’une biomasse pâturable plus tôt que d’habitude.
Lire aussi : En 2024, l’herbe jamais plus verte, ou presque
Tenir compte de la portance des sols
Tout d’abord, il est primordial de ne pas matraquer ses parcelles en début de saison. Le sol est suffisamment portant lorsque les vaches laissent une empreinte profonde au maximum de la longueur des doigts de la main, soit environ 7-8 cm. En équivalence, on estime qu’un coup de talon dans la prairie ne devrait pas laisser une trace de plus de 1,5 cm de profondeur. Pour éviter les phénomènes de matraquage, il est utile et nécessaire de restreindre le temps au pâturage (si on réduit son temps d’accès à deux heures, une vache laitière peut ingérer 5 kg MS au pâturage), et de bien distinguer les zones d’entrée, de sortie, et d’abreuvement dans une parcelle pâturée.
Respecter les hauteurs d’herbe
Il est important de respecter les hauteurs d’herbe à l’entrée mais surtout à la sortie de parcelle. L’entrée des animaux sur la parcelle ne peut se faire qu’à partir de 8 cm (idéalement 10 cm) herbomètre, et la sortie doit se faire à 5 cm herbomètre, surtout pas moins. Une sortie en dessous de 5 cm est considérée comme un pâturage trop ras, ce qui va affaiblir les prairies et ralentir leur croissance. Le temps de séjour des animaux dans la parcelle est à ajuster en fonction de la hauteur de l’herbe, de la biomasse disponible et des conditions de portance. Plus les conditions sont difficiles, plus il est conseillé de réduire la surface pâturée et de bouger souvent les animaux afin de limiter le souillage de l’herbe et la durée du piétinement.
Faire une transition alimentaire
Il est nécessaire de faire une transition alimentaire de plusieurs semaines (trois à cinq) pour que la flore du rumen s’adapte. Plus la mise à l’herbe est précoce et le changement de régime important (forte part de maïs dans la ration d’hiver, forte ingestion d’herbe en pleine période de pousse, …), plus la transition alimentaire doit être longue et progressive.
Adapter les horaires de complémentation en période de pâturage
Les vaches sont motivées à manger après la traite, et le principal repas a lieu le matin. Pendant la phase de transition, mieux vaut distribuer une complémentation pauvre et fibreuse le matin (foin), et compléter le soir après le pâturage. Mais une fois cette phase passée, pour augmenter l’ingestion au pâturage, mieux vaut donner le complément le soir. Dans tous les cas, il convient de toujours laisser un accès libre à de la fibre de qualité (foin au râtelier, par exemple).
Des apports minéraux parfois indispensables
L’effet combiné de l’ingestion d’herbe jeune et des faibles températures est souvent précurseur de fatigues musculaires, de pertes d’état, voire dans des cas plus extrêmes, de tétanies d’herbage. En plus d’une transition lente (dix-quinze jours) et d’une complémentation au pâturage efficace (fibre et énergie en priorité), la distribution de 40 à 60 g/j d’oxyde de magnésie ou magnésie calcinée est une sécurité à prendre en cas de mise à l’herbe rapide et/ou en conditions froides et humides.
Des abreuvoirs propres
En règle générale, les abreuvoirs sont restés inutilisés durant la période hivernale, et des dépôts indésirables peuvent faire leur apparition. La mise à l’herbe est donc le moment à privilégier pour faire le tour de ces abreuvoirs, afin de les vider et de les nettoyer si nécessaire. Il est en général inutile de traiter davantage l’eau de boisson dans ce but-là.
Lire aussi l'outil : Assèchement de l'herbe