MENETOU-SALON : top départ des vendanges

Les vendanges ont tout juste débuté dans le vignoble de Menetou-Salon le 21 septembre. L’impact mildiou va peser sur les quantités estimées en baisse.

Le ban des vendanges pour le menetou-salon a été délivré le 20 septembre par la préfecture du Cher. Les jours qui ont suivi, les viticulteurs se sont organisés pour récolter les premières grappes dès les  23 ou 24 septembre. « Nous débutons les vendanges plus tard qu’en 2023, mais c’est une date tout à fait normale », avance Francis Audiot, co-président du syndicat viticole de Menetou-Salon, qui a commencé à vendanger une première parcelle de sauvignon. « Nous nous attendions à démarrer plus tôt il y a deux mois, car le débourrement  a été précoce, mais finalement non », ajoute-t-il. 

Tous les vignerons n’ont pas commencé, certains effectuant encore les analyses en attente d’une maturité parfaite. Le taux de sucre est satisfaisant à 12,5°, mais l’acidité (de 5,5 à 6 g/l) est encore présente sur certains jus. Elle s’atténue avec la chaleur, chaleur qui fait actuellement défaut… « Il faut trouver un bel équilibre entre les deux », précise le vigneron qui, à l’œil et au goût, a pu faire une première analyse.

 

"Nous n’avons pas eu suffisamment de soleil et trop d’eau ; à la floraison, il y avait déjà eu des coulures"

UN TRI RIGOUREUX NÉCESSAIRE

Le débourrement a démarré fin mars, mars, puis le cycle s’est poursuivi plutôt tranquillement avant de voir apparaitre des problèmes sanitaires. Avec le froid et l’humidité du printemps, le mildiou a explosé dans les vignes.  « Nous n’avons pas eu suffisamment de soleil et trop d’eau ; à la floraison, il y avait déjà eu des coulures », résume Francis Audiot. 

Il était plus compliqué de lutter contre le mildiou et notamment en bio, qui représente 60 % du vignoble de Menetou-Salon. « Nous ne pouvions faire que des traitements préventifs avec de la bouillie bordelaise, et il était difficile d’anticiper ou de renouveler les opérations car il pleuvait fréquemment », rapporte-t-il. 

Cette forte pression mildiou impacte forcément la récolte, mais le co-président du syndicat viticole ne se prononce pas tant les volumes peuvent être aléatoires. « Ça dépend des parcelles, et même à l’intérieur d’une même parcelle le mildiou a attaqué les feuilles et les raisins différemment en fonction de l’exposition au soleil, au vent », observe-t-il. Un pied peut avoir plus ou moins de grappes et une grappe peut être détruite à moitié ou entièrement par le mildiou. Cette situation demande aussi plus de tri. Une action opérée par la machine à vendanger ou les vendangeurs à la main, avant le passage au pressoir.

 

"même à l’intérieur d’une même parcelle le mildiou a attaqué les feuilles et les raisins différemment en fonction de l’exposition au soleil, au vent"

Dans tous les cas, les volumes seront moins importants que ceux des deux dernières années. En effet, Francis Audiot table sur 5à 90 % de pertes selon les parcelles. « Et si nous avons moins de raisins, nous prêterons plus d’attention à optimiser notre produit »,affirme-t-il. Ce sera tout un travail à appréhender en vinification.