Les signes officiels de qualité et d'origine en campagne
A l’heure où la montée en gamme est malmenée par la quête de descente en prix des consommateurs et par la foire aux mentions privées plus ou moins fantaisistes des industriels, l’INAO lance une campagne de promotion des signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO) ciblant notamment les jeunes consommateurs.
« Il y a des signes qui ne trompent pas » : telle est la signature de la campagne de promotion des SIQO lancée par l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité). Ces signes de qualité, ils sont 5 à être reconnus officiellement par l’Etat : l’AOC/AOP pour l’origine et le terroir, l’IGP pour l’origine et le territoire, le Label rouge pour la qualité supérieure, l’AB pour le respect de l’environnement et du bien-être animale et enfin la STG (Spécialité traditionnelle garantie) pour la tradition. Points communs aux cinq SIQO officiels : des cahiers des charges transparents et des contrôles réalisés par des organismes certifiés par l’Etat.
Organisée du 1er au 7 décembre, la campagne promotionnelle cible notamment les jeunes consommateurs via les influenceurs sur les réseaux sociaux (Bonne Pitance, Yeux Grognons, Justine Piluso et Rougeauxlevres) en partenariat avec l’application digitale Jow, sans négliger les moyens conventionnels (spot télé diffusé sur MyTF1, vidéo Brut, chronique ConsoMag, animation dans 400 grandes et moyennes surfaces sur tout le territoire. « A l’heure où les initiatives se multiplient et font parfois perdre leurs repères aux consommateurs, il était important de réaffirmer avec force et conviction les promesses des cinq signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine », souligne l’INAO dans un communiqué.
MDD contre SIQO
Si la France est historiquement et géographiquement une terre d’élection des SIQO, la crise inflationniste de ces dernières années a tempéré la politique de montée en gamme réaffirmée par le président de la République dans son discours de Rungis en octobre 2017, préfigurant les Etats généraux de l’alimentation et les futures loi Egalim. L’agriculture biologique, qui semple avoir atteint un « plafond de vert », en est l’illustration la plus emblématique, le label étant par ailleurs pénalisé par la faiblesse de la commande publique en restauration collective, pourtant inscrite dans Egalim, et par la profusion de mentions privées relevant du marketing et de labels , dont l’épidermique HVE promue par les mêmes pouvoirs publics.
Dans son rapport de suivi des loi Egalim relatif aux négociations commerciales de l’hiver dernier, le Sénat mentionnait la progression de 34% des ventes de produits à marque de distributeur (MDD) en 2023. « Cette guerre des prix au détriment des matières premières agricoles françaises confirme les doutes formulés dès l’examen de la première loi Egalim par le Sénat sur la stratégie de « montée en gamme » de l’agriculture française », taclait le rapport.