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Les parasitoïdes se préparent à attaquer les pucerons de la fraise
Coentreprise de l’AOPn Fraises Framboises et de la coopérative Savéol, Frais’Nat s’apprête à lâcher ses premiers parasitoïdes destinés à contrôler, biologiquement, les pucerons des fraisiers sous serre, en alternative aux insecticides, dont le sursitaire Movento.
C’est l’aboutissement du projet de recherche Aphidius 2.0, lancé en 2021 et piloté par l’AOPn Fraises Framboises la Coopératives maraichère de l’Ouest (Savéol) et la Scaafel (Lot-et-Garonne), avec le soutien scientifique de l’INRAE et financier de l’Agence nationale de la recherche. Il vise à sélectionner, élever et lâcher des parasitoïdes, en l’occurrence des hyménoptères du genre Aphidius, pour lutter biologiquement contre les pucerons des fraisiers cultivés sous serre.
Plusieurs milliers de parasitoïdes s’apprêtent à être lâchés dans les serres tests situées en Bretagne et dans le Lot-et-Garonne. « Nous allons expérimenter les deux méthodes de lâchers, à savoir le lâcher manuel mais aussi via des méthodes alternatives telles que la présence de plantes hôtes ou l'installation de mini élevages autonomes qui permettent de diffuser les parasitoïdes en continue », explique Romain Ulmer, ingénieur recherche et développement chez Frais’Nat. S’ensuivra un suivi hebdomadaire des serres durant quatre mois pendant lesquels seront comptabilisés les pucerons actifs et parasités. Les parasitoïdes sont produits dans la Ferme aux insectes que possède la coopérative Savéol dans le Finistère sous l’entité Savéol Nature.
Baisser l’IFT, prévenir les retraits
Au départ, le projet est motivé par la volonté d’abaisser les IFT, qui pointent en moyenne à 3,9 dans les cas des insecticides ciblant les pucerons des fraisiers, et par l’absence, sur le marché, de parasitoïdes optimisés pour la culture de la fraise. Il est ensuite rattrapé par le retrait programmé d’une substance active pivot, à savoir le spirotetramat (Movento), l’une des 75 molécules sur la sellette au niveau européen et que la France tente d’anticiper avec le Plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait de substances actives au niveau européen et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures (Parsada). Le projet de recherche Aphidius 2.0 comporte aussi un volet économique, consistant à évaluer le coût de la solution biologique.