Les dégâts de gibiers à la loupe

La FDSEA de la Creuse a organisé une visite de terrain sur la commune de Saint-Pierre-Bellevue avec Madame la Préfète et les services de l'État ainsi que la Fédération des chasseurs, les JA et la Chambre d'agriculture afin de trouver des solutions concernant les dégâts de gibier dans les parcelles agricoles.

La FDSEA de la Creuse a organisé une visite du Gaec Binette, à Saint-Pierre-Bellevue, en présence de Madame la Préfète, Madame la directrice de la Direction Départementale des Territoires, Madame la présidente de la Fédération des chasseurs, ainsi que les JA, la Chambre d’agriculture et également les habitants et agriculteurs de la commune. Cette visite était destinée à constater les dégâts causés par les gibiers sur les parcelles agricoles ainsi que dans les jardins des particuliers. En effet, la prolifération des sangliers engendre de nombreuses conséquences sur ces terres, notamment la destruction de céréales et de prairies.
« Nous sommes face à une situation catastrophique » déplore Christian Arvis, président de la FDSEA de la Creuse. Il faut, selon lui, agir de manière rapide et efficace afin de trouver des solutions main dans la main avec les agriculteurs locaux et les chasseurs. 
Le président de l’ACCA, également maire de la commune de Saint-Pierre-Bellevue, Pierre-Marie Nourrisseau, a indiqué qu’une forte pression de chasse a été mise en place il y a quelque temps sur le territoire mais que de gros dégâts ont malgré tout eu lieu, en particulier sur les prairies des agriculteurs.

Conditions climatiques et conséquences

Les changements climatiques récents ont apporté aux sangliers de bien meilleures conditions de vie, entraînant ainsi une plus forte reproduction et une meilleure survie des marcassins. En effet, ces changements climatiques ont eu un impact important sur la pousse des arbres et ainsi, engendré de fortes glandées procurant aux sangliers un apport nutritionnel suffisamment conséquent. Comme l’explique Claire Thieriot, présidente de la Fédération de chasseurs de Creuse, afin de combler le manque de protéines, les sangliers sont amenés à retourner la terre dans le but de trouver des vers. Ce phénomène a donc de plus en plus de répercussions sur les terres agricoles et doit être maîtrisé le plus rapidement possible. Par conséquent, « il est indispensable de favoriser les actions de chasse avant de prendre d’autres mesures si nécessaire » affirme Claire Thieriot. Malgré une baisse du nombre de chasseurs depuis quelques années, 5 600 sangliers ont été prélevés à la dernière saison de chasse, soit environ 1 000 de plus que la saison précédente. 
L’agrainage pose également quelques questionnements. En effet, s’il est réalisé dans un but dissuasif il peut être très efficace. En revanche, cela peut devenir très problématique s’il n’est pas utilisé à bon escient. Afin de remédier à certains abus en matière d’agrainage, la Fédération des chasseurs va mettre en place une sensibilisation auprès des associations communales de chasse locales afin de leur rappeler les modalités pratiques. 

Solutions envisagées 

Par conséquent, après de nombreux échanges, il a été convenu que des tirs de nuit allaient être mis en place durant les quinze prochains jours sur le territoire concerné, avec l’appui de la Fédération des chasseurs, des lieutenants de louveterie et en collaboration avec les agriculteurs des territoires concernés. Néanmoins, si ces tirs ne permettent pas une amélioration, d’autres mesures pourraient être prises, avec notamment la mise en place d’une battue administrative. 
Les battues administratives sont des opérations collectives de régulation dirigées par des lieutenants de louveterie. Elles nécessitent la réunion d’un certain nombre de tireurs disposés aux endroits stratégiques du territoire où les animaux, dont la destruction apparaît nécessaire dans l’intérêt public, sont rassemblés. D’autres solutions peuvent être envisagées si les précédentes ne sont pas suffisamment efficaces et que les dégâts perdurent en masse. Ainsi, une opération de piégeage pourrait être mise en place. Si toutes ces solutions proposées ne prouvaient pas leur efficacité, alors la question du classement du sanglier dans la liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts pourrait être envisagée afin de le considérer comme une espèce nuisible et de pouvoir agir en conséquence. 
Madame la Préfète a conclu la visite en rappelant que « nous sommes ici pour trouver des solutions tous ensemble dans l’intérêt commun, mais n’oublions qu’il s’agit d’un loisir et que nous ne pouvons pas imposer aux chasseurs de passer tout leur temps libre à chasser ».