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Le pourtour méditerranéen sous la menace de la mouche orientale des fruits
L’Anses recommande de renforcer la surveillance de cet insecte très polyphage, susceptible de s’installer sur le pourtour méditerranéen, à partir des ports et des aéroports. Pêches, abricots, agrumes ou encore tomates, poivrons et melons sont potentiellement sous sa menace.
Bactrocera dorsalis : tel est le nom de la mouche orientale des fruits, l’un des ravageurs les plus dommageables pour de nombreuses filières de production de fruits et de légumes, selon l'Anses. Originaire d’Asie orientale, elle s’attaque à plus de 500 espèces de plantes sauvages et cultivées, parmi lesquelles des cultures fruitières (pêche, poire, mangue, banane...), agrumes (citron, orange...) et cultures légumières (tomate, poivron, melon, courge...).
La femelle pond ses œufs sous la peau du fruit, les larves qui en sont issues se nourrissent ensuite de la pulpe, provoquant ainsi une détérioration de la chair du fruit qui peut aller jusqu’à sa destruction totale. Les larves s'enfouissent ensuite dans le sol sous la plante pour se transformer en pupe d’où les mouches adultes éclosent.
Des vols mais pas de foyer en France métropolitaine
La mouche orientale des fruits est présente à la Réunion depuis 2017 et a été signalée pour la première fois en Europe en 2018, dans un verger du Sud de l’Italie. Depuis décembre 2019, l’espèce est classée organisme de quarantaine prioritaire (OQP) dans l’UE, synonyme de surveillance annuelle avec un objectif d’éradication. A ce jour, aucun foyer de B. dorsalis n’a été déclaré en France hexagonale, indique l’Anses qui ajoute toutefois que le nombre de mouches capturées par les pièges mis en place dans le cadre de la surveillance officielle a augmenté ces dernières années. Les captures ont souvent lieu près des ports, des aéroports et des marchés de gros de produits frais.
La ceinture méditerranéenne exposée
L’Agence sanitaire, qui a publié le 28 mars une expertise sur la probabilité d’introduction de Bactrocera dorsalis en France métropolitaine, juge « non négligeable » le risque d’établissement du ravageur, plus particulièrement dans la ceinture méditerranéenne de basse altitude, Corse comprise, une zone où la mouche serait susceptible des trouver à la fois un climat propice et des plantes hôtes toute l’année, y compris en hiver avec les agrumes. Pour éviter ce scénario catastrophe, et dans le but de détecter tout foyer d’infestation le plus rapidement possible, l’Anses recommande de renforcer la surveillance des marchandises importées ainsi que des cultures en zone méditerranéenne près des ports, des aéroports et des postes frontaliers, notamment par piégeage, en l’élargissant à des plantes actuellement non ciblées, telles que les figuiers.