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Le potentiel de production des blés d'hiver russes laisse craindre une forte volatilité des prix
Après 4 mois de campagne sur le marché des céréales, et en particulier sur le marché du blé, qu'en est-il sur la situation en Europe et en France ? Quelles sont les perspectives sur la 2e partie de campagne et sur la récolte 2025 ? Analyse par Maxence Devillers, consultant chez Argus Média France.
Exportations, un regain de performance pour la France
Nous approchons bientôt de la moitié de campagne, d'ici la fin du mois de décembre, dans l'hémisphère nord et en particulier en France et en Europe. Le blé européen est exporté normalement, en revanche le blé français accuse toujours d'un retard dans les exportations. La fermeté du blé russe permet actuellement au blé français de retrouver de la compétitivité et donc des affaires à l'export, surtout vers les pays tiers.
Des disponibilités à l'export sur la mer Noire limitées
Sur la deuxième partie de campagne, nous allons voir qu'il reste assez peu de blé autour de la mer Noire, contrairement aux États-Unis et au Canada. Il va certainement en rester en France, en fonction du rythme de vente des opérateurs français à l'export.
Globalement sur la Bulgarie la Roumanie, l'Ukraine et la Russie, les dynamiques d'export ont été très importantes sur le début de campagne, depuis le mois de juillet, et nous allons nous retrouver avec des disponibles à l'export sur la fin de campagne plutôt limités. Il y a aussi des craintes qui seront à surveiller sur la Russie, avec de possibles quotas à l'export qui pourraient être mis en place à partir du mois de février, et ce jusqu'au mois de juin prochain.
Deuxième partie de campagne
Nous allons nous concentrer sur les perspectives nouvelle campagne dans l'hémisphère Nord. Avec l'approche de l'hiver, la situation est plutôt stable aux États-Unis, en terme de surface et de potentiel de production. En revanche, il y a de vrais contrastes entre l'Europe de l'Est, où les conditions étaient très favorables, et l'Europe de l'Ouest où il y a un retard important dans les semis de blé en France. Il a été rattrapé, mais il laisse planer le doute sur les potentiels de rendement. Pour le moment, la production française n'est pas remise en cause pour l'année prochaine. En revanche, la situation est davantage dégradée en Russie, notamment sur la partie des blés d'hiver avec des semis et des levées très tardifs, à cause de l'absence de précipitation. Les blés sont peu, voire pas développés, alors que le froid arrive en Russie. L'hiver est long et dure plusieurs mois sur les plaines russes, et la faiblesse de développement des blés d'hiver, laisse craindre le pire ou en tout cas, une forte volatilité sur la période décembre-janvier et sur tout le printemps prochain.
Une volatilité importante
La situation sur le marché du blé pour les producteurs français est plutôt contrastée. Nous avons des éléments divergents, avec un marché qui cherche à se stabiliser, en tout cas depuis quelques semaines. Les éléments de volatilité restent importants, entre la géopolitique, les récentes élections américaines, les craintes et possibilités que nous aurons sur la deuxième partie de campagne, au sujet de la demande mondiale et avec comme grand point d'interrogation sur la demande chinoise. Les doutes persistent également sur l'état des disponibilités en Russie, pour la fin de campagne et la nouvelle récolte, avec des potentiels de production déjà mis à mal.
Les sources de variation de prix sont encore à venir durant l'hiver sur cette deuxième partie de campagne et surtout en 2025 avec beaucoup d'éléments encore à fixer sur les marchés.
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