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La FNSEA et les JA appellent à la mobilisation, à compter de la mi-novembre
Les syndicats s’impatientent des réponses du gouvernement sur les enjeux de simplification et de compétitivité et désespèrent les mesures d’urgence promises pour répondre aux crises sanitaire et climatique. Mais c’est la perspective d’une possible conclusion de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur qui a fait office de détonateur.
Des actions sporadiques dans le Grand-Est, en Auvergne, dans les Hauts-de-France, en Nouvelle-Aquitaine, en Ile-de-France, en Occitanie etc., menées ici par la FNSEA et les JA, là par la Confédération paysanne, là-bas par la Coordination rurale. Depuis quelques semaines, la grogne se diffuse à bas bruit dans les campagnes françaises, sur fond d’impatience, voire de désœuvrement, après l’irruption de maladies vectorielles affectant les troupeaux bovins et ovins et les piteuses récoltes de grains et de raisins. « L’élément nouveau et le catalyseur, c’est ce retour de l’incohérence européenne qui se traduit, à mots à peine couverts, que finalement, on va finir pas signer le Mercosur en Europe et qu’on est prêt à dédommager les agriculteurs Français », a expliqué mardi en conférence de presse Arnaud Rousseau, président de la FNSEA. « C’est la goutte qui a fait déborder le vase », a renchéri le président des JA, Pierrick Horel, au cours de la même séquence.
Selon les syndicats, la Commission européenne aurait fait volte-face et consentirait à formaliser l’accord de libre-échange au cours du G20 se tenant à Rio (Brésil) les 18 et 19 novembre prochain. Un processus qualifié de « vexatoire » par Pierrick Horel, s’interrogeant sur la réalité du « changement de logiciel » prévalant avant les élections. « Comment peut-on accepter d’importer de la viande aux hormones, des volailles avec des accélérateurs de croissance, du maïs produit avec des produits phytosanitaires qui pour plus de 75% sont interdits en Europe et comment imposer aux consommateurs européens une alimentation qu’on se refuse à produire en Europe », dénonce Arnaud Rousseau. « Le sujet, ce n’est pas le dédommagement. Le sujet, c’est la vision et le projet politique », a-t-il ajouté, dénonçant au passage la « tentation, une fois les élections européennes passées, de revenir sur le Green deal pour remettre le volet décroissant en route », la « tentation forte que l’on signe ces accords commerciaux », la « tentation que le Dialogue stratégique conduise à une vision de l’agriculture qui n’est pas la nôtre ».
L’agriculture, éternelle victime collatérale des « incohérences » de l’UE
Les syndicats ont rappelé que « l’agriculture européenne, et singulièrement française », payaient déjà « un lourd tribut » au sujet des importations massives de céréales en provenance d’Ukraine et que les trains d’urgence concernant les autres secteurs étaient « loin d’être parfaits ». A quoi s’ajoute « la pression mise par la Chine suite aux décisions européennes » se traduisant par des mesures de rétorsion sur le Cognac et autres spiritueux, « au-delà des produits laitiers et porcins ».
L’impatience croissante sur les mesures d’urgence
Mais l’Europe n’a pas concentré à elle seule les attaques des syndicats majoritaires, qui avaient fixé un ultimatum au futur locataire de la rue de Varenne, avant la nomination d’Annie Genevard au ministère. Ultimatum largement dépassé. « On attend une meilleure prise en considération de la crise sanitaire pour aller au-delà des annonces sur la FCO-3, a rappelé Pierrick Horel. On a besoin d’avoir de la clarté sur les dispositifs de prêts bonifiés et d’accompagnement de l’Etat, on a le sujet des prêts garantis par l’Etat qui n’avancent pas, on a besoin d’avoir du concret ». Et de fixer un nouvel ultimatum, « d’ici à la fin de la semaine », pour avoir des réponses.
Dans tous les cas, les éventuelles réponses gouvernementales ne changeront pas la décision des JA et de la FNSEA d’appeler à la mobilisation nationale, dont la date exacte et la forme ne sont pas encore arrêtées, mais autour de la mi-novembre, et pas immédiatement, « pour des raisons qui tiennent à la météo et à la nécessité de faire son travail dans les exploitations ».
Déconnexion des élections aux Chambres
L’annonce de cette prochaine mobilisation nationale coïncidait avec le déclenchement, il y a exactement un an, le 22 octobre 2023 du mouvement « on marche sur la tête » à l’initiative des JA et de la FDSEA du Tarn. Les JA et la FNSEA l’ont en revanche déconnectée de l’échéance des élections au Chambre d’agriculture en janvier prochain « Au moment où je vous parle, c’est le dernier des soucis des agriculteurs français, a tranché Arnaud Rousseau. Leur souci, c’est d’abord comment je fais pour faire mon travail, ensuite comment je fais pour vivre de mon métier. Les agriculteurs ne nous reprocheraient pas de ne pas avoir de victoire mais nous reprocheraient de ne pas avoir mené le combat et c’est ce que l’on fait aujourd’hui ».