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La diversification, le moteur de l’installation de Philippe Fabre
Philippe Fabre s’est installé en 2022 en grandes cultures. Il a fait le choix de diversifier ses productions en introduisant des moutons et du maraichage, et adopte différentes stratégies de commercialisation pour rendre plus résiliente son entreprise.
Philippe Fabre ne recule devant aucune initiative ! Installé depuis 2022 derrière son père, il diversifie ses productions afin d’optimiser son exploitation agricole. Elle s’étend sur deux sites : un à Osméry et l’autre à St-Denis-de-Palin. Aux 280 ha d’argilo-calcaires cultivés en grandes cultures, s’ajoutent un atelier ovins et un atelier maraichage. « Je savais que j’allais reprendre l’exploitation, mon choix était fait depuis longtemps », raconte celui qui a fait des études de biologie et d’écologie. En 2014, il effectue un stage à Madagascar où il gère une mangrove. Il enchaine avec un poste à la DRAAF du Nord-Pas de Calais, pour finir dans le maraichage avant de revenir sur la ferme familiale. Après une dizaine d’années de salariat chez son père, il lui succède en 2022.
Ces expériences professionnelles, et les conseils appropriés de la Chambre d’agriculture du Cher au moment de monter le dossier d’installation, l’ont aidé à ficeler son projet et à étayer quelques pistes qu’il avait en tête. « Le service Installation de la Chambre d’agriculture m’a permis de cadrer mon projet avec les contraintes de l’exploitation, de voir ce que je pourrai apporter comme valeur ajoutée », indique-t-il avant de poursuivre, « ces formations m’ont donné l’occasion de rencontrer d’autres jeunes, d’avoir une ouverture d’esprit, un développement personnel. »
Depuis, Philippe Fabre se forme régulièrement, « quasi tous les mois je suis à la Chambre d’agriculture », sourit le jeune installé, « avec les conseillers en élevage ou en diversification, j’apprends beaucoup tant sur le plan technique que sur le plan humain ».
SE DIVERSIFIER, UN ATOUT INDISPENSABLE
Se diversifier, un véritable leitmotiv chez ce jeune installé de 33 ans. Après avoir planté des haies (pas moins de 8 km), avoir choisi d’allonger ses rotations en intégrant des pois chiches, du sarrasin en adoptant des pratiques d’agroécologie, il élève 50 brebis et cultive 1 ha de maraîchage. « En 2022, au vu de la sécheresse, de ma moisson qui n’a rien donné, il fallait être résilient. J’ai opté pour la production ovine avec une race très rustique : la berrichonne de l’Indre. Les moutons sont à l’herbe toute l’année, j’économise donc pour l’instant une bergerie », explique-t-il. Il s’intéresse aussi à l’agrivoltaïsme à plus long terme.
Côté maraichage, ses légumes de saison sont commercialisés en direct, par le biais de livraisons de colis ou sur des marchés organisés. Cette diversification est un atout compte tenu de la variabilité des rendements et de la volatilité des cours en céréales ou en production animale, « je sais qu’une production sera toujours rentable une année sur l’autre », glisse-t-il.
PRENDRE LE TEMPS DE VENDRE
Philippe Fabre est aussi rigoureux sur la commercialisation de ses céréales. Il transforme en farine une toute petite partie de sa production de blé à la ferme, mais le plus gros est stocké pour être vendu au meilleur moment. « Tout est très fluctuant aujourd’hui, donc gardons la sécurité. Je regarde régulièrement les cotations, mon téléphone portable est branché dessus jour après jour. J’ai un conseiller vente, et tous les mois avec un groupe d’agriculteurs qui utilise Agritel nous organisons des réunions pour adopter nos stratégies de vente, développe-t-il. Ces opérations me prennent du temps ». C’est le prix à payer pour vendre au mieux. Il vient d’ailleurs de vendre 90 tonnes de blé de la récolte 2025 à 200 euros. « J’ai évalué mon prix en fonction de mon coût de l’engrais, je me sécurise », déclare-t-il.
Philippe Fabre s’organise pour mener à bien son entreprise, pour qu’elle demeure viable. Pour cela, il n’hésite pas à solliciter les conseillers et les professionnels, dont les JA de son canton, afin de planifier divers projets qui, selon lui, représentent « un moteur essentiel aujourd’hui pour s’installer ».