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La décapitalisation ovine s’accélère
La production d’ovins a reculé de 6,4% sur un an et de 8,4% sur cinq ans. Le taux d’importation de viande reste stable, à 56,6% sur fond de baisse de la consommation. Les épidémies de FCO laissent craindre une dégradation de la situation en 2024.
Avec près de 6,6 millions de têtes, le cheptel ovin français a reculé de 8,6% sur dix ans, soit une baisse de 617.000 têtes. Cette diminution est particulièrement marquée pour le troupeau viande, en baisse de 12,9% par rapport à 2013, malgré une légère reprise en 2023 (+ 0,9% sur un an). Les effectifs des ovins laitiers continuent de décroître, mais à un rythme beaucoup plus lent que les ovins de boucherie (- 2,8% sur 10 ans). Tel est le constat dressé par le service statistique du ministère de l’Agriculture. Il y a fort à craindre que les épizooties de FCO-3 et de FCO-8 noircissent considérablement le tableau, les estimations de source syndicale faisant état d’une perte de 10% du cheptel, en attendant la comptabilisation officielle.
Recul de la production et des abattages d’agneaux et d’adultes
La baisse du cheptel induit une baisse de la production d’ovins et d’agneaux de respectivement -5,9% et -6,5% sur un an, ainsi que des abattages de -6,8% et -8,3%. Sur 5 ans (2028-2022), le recul des abattages d’adultes et d’agneaux atteinte respectivement -10,9% et -6%.
En ce qui concerne la balance des imports-exports d’animaux vivants, les importations ont baissé de 4,4% (23.861 têtes) et les exportations de -0,6% (462.572 têtes). Les agneaux représentent 88,7% de l’effectif exporté. Ils sont traditionnellement destinés aux marchés espagnol et italien, entre les mois d’octobre et de février.
Stabilité des importations, consommation en baisse, cours en hausse
En 2023, les importations de viande ovine ont baissé de 0,5% (84.321 tec). Elles proviennent principalement du Royaume-Uni (44,0%), suivi de l’Irlande (20,3%), de l’Espagne (13,8%) et de la Nouvelle-Zélande (12,9%). Les exportations ont baissé de 1,4% (8.500 tec). La part de viande importée dans la viande consommée atteint 56,6% en 2023 contre 59,5 % en 2013.
Après un léger sursaut en 2022, la consommation de viande ovine repart à la baisse en 2023 (- 4,2%), en baisse de 5,8% sur un an et de 5,8% sur cinq ans. La consommation moyenne par habitant est de 2,2 kg en 2023, contre 2,7 kg en 2013.
Les cours de l’agneau ont progressé de 3,4% pour s’établir à 8,2 €/kg carcasse, un niveau record mais relatif, compte-tenu de l’augmentation des coûts de production.