La bio crie son désarroi au Salon de l’agriculture

La filière juge « méprisant » les 10 millions d’euros annoncés par la Première ministre pour répondre à la crise de l’agriculture biologique, alors que 300 millions d’euros « au minimum » sont escomptés.

« Bio méprisée, bio enterrée » : c’est la bâche que les organisations en charge de la bio (Fnab, Forebio, Synabio) et la Confédération paysanne ont déployée devant le stand de l’Agence bio au Salon de l’Agriculture, le 28 février. L’opération était une réponse à l’annonce faite la veille par la Première ministre, en visite au Salon, de débloquer une enveloppe de 10 millions d’euros pour voler au secours de la bio. « 10 millions d’euros, c’est 166 euros par exploitation, c’est méprisant, dénonce Philippe Camburet, président de la Fnab. Les filières conventionnelles obtiennent des enveloppes significatives pour faire face à leurs difficultés conjoncturelles et une fois encore la Bio est le parent pauvre du soutien public ».

"On pousse des paysannes et des paysans à arrêter de produire bio, à arrêter de produire complètement, à se foutre en l’air"

Selon la Confédération paysanne, se rapportant à des chiffres de la Commission du CNIEL, les exploitations laitières bio accusent une perte moyenne de 12.000 euros. La Conf’ et les organisations bio réclament une aide d’urgence de 300 millions d’euros « minimum » poru les producteur et les filières. « On pousse des paysannes et des paysans à arrêter de produire bio, on pousse des paysannes et des paysans à arrêter de produire complètement, on pousse des paysannes et des paysans à se foutre en l’air, c’est une certitude », a lancé Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne.

Outre une aide d’urgence à la hauteur de enjeux, les acteurs de la bio demandent à ce que les surplus d’aide dédiés à la conversion soient redistribuées aux producteurs en place. A moyen terme, la Fnab attend des objectifs contraignants de la loi Egalim qui, depuis le 1er janvier 2022, impose à la restauration collective publique des achats à hauteur de 50% de produits sous signe de qualité, dont 20% de bio. On se situe aujourd’hui entre 6% et 7%.