L’industrie de la protection des plantes se transforme et intègre de nouvelles compétences

Rebaptisée Phytéis, l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) entame un tournant historique de son fonctionnement. L’association intègre de nouvelles compétences afin de mieux répondre aux demandes actuelles, qu’elles proviennent des agriculteurs ou de la société.

Lors de sa conférence de presse annuelle qui se tenait le 9 février, l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) a annoncé une vraie rupture dans son fonctionnement. Elle sera désormais organisée en quatre familles afin d’intégrer de nouvelles technologies. Pour marquer ce virage historique, l’association change de nom. Elle se nomme désormais Phytéis.

Ces quatre nouvelles divisions seront respectivement tournées vers l’agronomie digitale, la biotechnologie, la bioprotection et enfin l’activité historique, la phytopharmacie. Cette intégration de nouvelles compétences répond à trois objectifs que se fixe l’industrie de la protection des plantes. Il s’agit de renforcer la performance économique des exploitations agricoles, proposer des solutions avec une meilleure durabilité et répondre aux attentes sociétales. Dans ce but, l’association a changé ses statuts afin d’intégrer de nouveaux membres. « La réponse doit être collaborative. Il faut additionner nos compétences. Le succès passera par la combinaison de ces technologies pour répondre aux enjeux au niveau local », assure Bruno Baranne, président de Phytéis.

Plus de précision pour l’application des produits phytos

À propos de l’agronomie digitale, la première famille à intégrer Phytéis, Bruno Baranne évoque un enjeu « d’accompagnement des agriculteurs », mais qui doit aussi permettre de « maximiser la précision ». Il annonce des engagements d’investissements de la part des adhérents de l’association des industries de la protection des plantes à hauteur de 10 milliards d’euros afin de développer ce secteur. « Il y a quelque chose qui se passe sur l’agronomie digitale. Nous envisageons un marché de service autour de 200 millions d’euros par an à horizon 2030 », avance-t-il. Très concrètement, les investissements évoqués par le président de Phytéis se font dans des développements d’outils d’aide à la décision (OAD) ou d’outils digitaux.

Des investissements sur les biotechnologies

Les biotechnologies représentent une seconde famille à intégrer Phytéis. Il est question ici d’ARN ou de pectine. « Il est possible que l’ARN devienne un produit qui permette de lutter contre les maladies », insiste Bruno Baranne. Sur ce secteur, ce sont 4 milliards d’euros d’investissements qui sont promis par les industriels de la protection des plantes. Il s’agit notamment de rachat de start-up et d’entreprises de biocontrôle mais aussi de création de départements de biocontrôle dans les grandes entreprises de la protection des plantes.

Cet élargissement pose la question de l’entente avec les acteurs déjà présents sur ses sujets que Phytéis englobe avec sa nouvelle structuration. Les limites de chacun semblent déjà bien définies avec les acteurs de la production de semences. Reste à trouver ce type d’entente avec l’association des entreprises de produits de biocontrôle (IBMA), avec le secteur du désherbage mécanique ou encore celui de la robotisation. « C’est une vision multi-acteurs. La construction d’un écosystème est quelque chose d’assez nouveau pour nous », tempère Bruno Baranne.