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L’angus : une rustique qui valorise les sols pauvres
Les éleveurs du Gaec Picq et fille, à Bannegon, ont diversifié leurs races de vaches allaitantes. En 2017, des angus sont venues compléter leur cheptel de limousines, apportant une plus-value à l’exploitation.
A Bannegon, la famille Picq s’est lancée dans la race angus en complément de la limousine. « Actuellement, je pense que c’est mieux de ne pas faire uniquement de l’angus », note Laurent Picq. La filière de cette race rustique, dont le produit est apprécié des consommateurs, ne demande qu’à se développer.
Succédant à ses parents en 1994, Laurent Picq avait déjà opéré un changement de race en passant de la charolaise à la limousine. En 2013, il saisit en effet une opportunité d’acheter des laitonnes limousines sans cornes. A l’époque : « J’ai tenté la race pour le côté rustique, pour la facilité de naissance », indique-t-il. Il a ensuite constitué son troupeau progressivement en achetant des animaux dans le berceau de la race et un taureau.
Il commercialisait et commercialise toujours ses bovins via la coopérative Sicarev et le marché des Grivelles à Sancoins pour l’export. Plus marginalement, il vend aussi en direct. « C’est vrai que nous aimons bien la conformation de cette race qui offre beaucoup de morceaux nobles, c’est valorisant en vente directe », convient-il.
DE LA LIMOUSINE À L’ANGUS
Avec l’arrivée de sa fille Aurore dans le Gaec en 2017, il franchit un autre pas. En se renseignant sur d’autres races, il s’intéresse à l’angus. « Dans les rencontres que j’ai pu faire, les éleveurs étaient convaincus par l’angus et pour la continuité de notre élevage, c’était bien de faire une nouvelle race bouchère, adaptée aux hivers humides et aux étés secs. J’ai voulu relever le défi », rapporte-t-il. Il est d’autant plus séduit qu’il juge les angus « dociles et précoces ». Laurent Picq a acheté quatre femelles en Haute-Vienne, deux en Allier et a un taureau en Charente. L’effectif de ce troupeau est de 20 actuellement, contre 150 en limousin.
Cette race d’origine écossaise est une des races les plus présentes dans le monde. Elle est naturellement sans cornes, c’est d’ailleurs de cette race que provient le gène sans cornes de la limousine. Très rustique, elle peut vivre exclusivement en plein air. « Elle est 100 % plein air, elle valorise l’herbe, nos sols plutôt pauvres de zone intermédiaire », précisent le père et la fille. L’angus pure s’habille de noir ou rouge sombre. « Une black a donné naissance à des jumelles une noire et une rouge », confie Aurore Picq. « Elle vêle facilement et est aussi très maternelle, procurant beaucoup de lait pour ses veaux », ajoute-t-elle. Comme les limousines, la plupart des broutards angus partent vers l’Italie pour engraissement, tandis que d’autres restent en France.
UNE VIANDE TRÈS DEMANDÉE
D’un poids carcasse de 370 kg (contre 450 kg pour une limousine), il lui faut que 90 jours pour sa finition principalement à l’herbe, complémentée avec un peu de céréales. Les génisses sont gardées pour le renouvellement. Quant aux vaches en fin de carrière, elles sont destinées à la vente dont une partie en vente directe.
Les bouchers et les restaurateurs plébiscitent cette viande pour son persillé, sa tendreté et ses qualités hautement gustatives. « Mais là aussi, il faut se faire une place. Pour alimenter une véritable filière, il faudrait faire plus de volumes donc pour l’instant nous passons par la coopérative », déclarent Laurent et Aurore Picq.