L’Agence bio sauvée de la chasse aux agences de l’Etat

La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a déclaré que le gouvernement ne donnerait pas suite à l’amendement du Sénat supprimant l’Agence bio, tout en pointant la « multiplication des organismes qui s’occupent de la bio », ce qui fera l’objet d’une table ronde avec les acteurs concernés.

« Le gouvernement ne supprime pas l'Agence bio, dont je veux rappeler qu'elle agit pour le compte de l'État. Et le gouvernement n'a pas donné un avis favorable à la proposition de suppression votée par le Sénat lors de l'examen du budget ». C’est ce qu’a déclaré à l’AFP le 27 janvier Annie Genevard, ministre de l’Agriculture. Le 17 janvier dernier, le Sénat avait adopté un amendement défendu par le sénateur Laurent Duplomb, suggérant de supprimer l’Agence bio et de transférer ses missions à FranceAgriMer sinon au ministère de l’Agriculture.

Objectif : alléger de 2,9 millions d’euros la charge des finances publiques au moment où le Premier ministre tente de réduire les déficits, l’Agence bio étant l’une des 1000 agences ou organes publics décrits par François Bayrou, dans sa déclaration de politique générale le 14 janvier, comme étant « sans contrôle démocratique réel » constituant « un labyrinthe dont un pays rigoureux peut difficilement se satisfaire », témoignant d’une « bureaucratie trop lourde (…), incroyablement nuisible au pays ».

La déclaration et l’amendement avaient déclenché un tollé, la FNSEA mêlant ses voix à celles des organisations professionnelles étiquetées bio. « Le soutien à l'agriculture biologique est une des grandes politiques de la maison, de mon ministère, et ce soutien ne fléchira pas », a renchéri la ministre, rappelant que le soutien à l'agriculture bio (crédits d'impôt, fonds avenir bio, etc.) représentait  « 180 millions d'euros par an ». Reste à savoir quel sort les six députés et six sénateurs réunis en Commission mixte paritaire le 30 janvier pour s’accorder sur un compromis de budget 2025 réserveront in fine à l’Agence bio.

Une table ronde au sujet de la « multiplication des organismes qui s’occupent de la bio »

La ministre de l’Agriculture n’a pas fermé la porte à un exercice de rationalisation de la filière. « Ce qui doit être interrogé, c'est la multiplication des organismes qui s'occupent du bio, qui pour la plupart reçoivent des financements de l'État et qui remplissent parfois des missions identiques. J'en ai dénombré plusieurs dizaines », a-t-elle déclaré, évoquant notamment les Chambres d'agriculture, les syndicats ou les interprofessions. « Est-ce un gage d'efficacité à un moment où le secteur en difficulté a besoin de synergies efficaces ? », a-t-elle demandé, jugeant « légitime de se poser la question. Sur ce sujet, je réunirai les différents acteurs de la filière pour partager constats et propositions (...) lors d'une table ronde », a-t-elle annoncé, sans préciser à quelle échéance se tiendrait cette concertation.