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Influenza aviaire : le risque « élevé », les volailles confinées
Le ministère de l’Agriculture a réévalué le niveau de risque épizootique d'IAHP a « élevé » sur l'ensemble du territoire métropolitain, au grand dam de la Confédération paysanne et du Modef, pour qui la décision revient à « interdire » l’élevage de plein air. Face à la multiplication des épizooties, le ministère a programmé des « assises du sanitaire » en janvier 2025.
Après avoir relevé le niveau de risque de « négligeable » à « modéré » le 15 octobre dernier, et « suite à la confirmation d'une dynamique forte d'infection dans l'avifaune sauvage migratrice dans les pays voisins », le ministère de l’Agriculture a décidé d’élever à son maximum le niveau de risque épizootique vis-à-vis de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) à compter de ce 9 novembre. Depuis début août, une dizaine de foyers a été détectée, principalement en Bretagne.
Les incidences sur la prévention
Conformément à l’arrêté du 25 septembre 2023 relatif aux mesures de surveillance, de prévention, de lutte et de vaccination contre l’IAHP, le niveau de risque « élevé » induit la claustration ou protection par des filets des oiseaux détenus dans des établissements de moins de 50 volailles ou des oiseaux captifs (basses-cours, zoos) et la mise à l’abri et protection de l’alimentation et de l’abreuvement des oiseaux dans les établissements détenant plus de 50 volailles. Les véhicules destinés au transport de palmipèdes de plus de trois jours doivent être couverts de bâches ou équivalents empêchant toute perte significative de plumes et duvets, à plein comme à vide. Dans les zones à risque de diffusion (ZRD), le dépistage virologique IAHP lors de mouvements de lots de palmipèdes prêts à engraisser entre deux élevages devient obligatoire, complétant ainsi la surveillance déjà mise en place dans le cadre de la deuxième campagne de vaccination, décrétée le 1er octobre dernier.
La Conf’ et le Modef vent debout
La Confédération paysanne et le Modef ont dénoncé une décision inique, attendu qu’une « que seule une poignée de départements affiche des cas de grippe aviaire en élevage et qu’une expérimentation sur la biosécurité dans les élevages plein air est en cours ». Selon ces deux syndicats, l'obligation de claustrer toutes les volailles revient à interdire de facto de l'élevage plein air, alors que les élevages touchés étaient « majoritairement déjà claustrés et pour certains vaccinés (…) La vaccination des canards entamée l’année dernière aurait pu être une occasion de revoir le fonctionnement des filières. Mais celles-ci ont repris leurs vieilles habitudes : densités élevées, transports incessants d'animaux et de personnel, échanges de matériel ». Les syndicats devraient repartir la charge à l’occasion des futures « assises du sanitaire » que la ministre de l’agriculture a annoncées pour janvier prochain, en lien avec les menaces dont sont porteuses la FCO, la MHE ou encore la peste porcine africaine.