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Influenza aviaire : le début de repeuplement fixé au 29 mars dans le Sud-Ouest
Le dépeuplement préventif décrété le 20 janvier a permis de stabiliser l’épidémie dans le Sud-Ouest, moyennant l’abattage de 4,18 millions de volailles. La confédération paysanne et le Modef demandent un moratoire sur les conditions de reprise de la production. L’Anvol s’inquiète du projet expérimental de vaccination.
Au dernier pointage, en date du 24 février, la France totalisait 369 foyers d’influenza hautement pathogène (IAHP), dont 348 dans le Sud-Ouest et 230 dans les Landes. Si l’épidémie n’est pas éradiquée, le dépeuplement décrété le 20 janvier dernier et concernant 226 communes aux confins des Landes (161 communes), du Gers (39 communes) et des Pyrénées-Atlantiques (26 communes) a permis de stabiliser la situation au point d’envisager la remise en place des jeunes galliformes et palmipèdes, annonce le ministère de l’Agriculture dans un communiqué. Moyennant le respect d’un strict protocole au sein des ex-foyers (nettoyage, désinfection, vide sanitaire de trois semaines...), le repeuplement pourra s’opérer à compter du 29 mars,
La Conf’ et le Modef demandent un moratoire
Depuis le début de la crise sanitaire, 4,18 millions de volailles ont été abattues, ce qui fait de l’épidémie en cours la plus grave des quatre crises sanitaires subies au cours des six années passées, en dépit du confinement généralisé des volailles décrété le 5 novembre dernier, daté du passage du risque modéré à élevé. « Pour la prochaine saison, va-t-on continuer à donner les clés du camion aux chauffards qui avec leur feuille de route nous ont conduit dans le mur ? », s’interrogent la Confédération paysanne et le Modef dans un communiqué commun.
Les deux organisations demandent un moratoire sur les conditions de reprises de la production. « Avant tout redémarrage, il faut agir sur les densités d’élevage, les flux de transports d’animaux et d’humains et mettre enfin en place des analyses de risques par exploitation. C’est à l’Etat de reprendre en main la gestion de la grippe aviaire », font-elles savoir.
L’Anvol s’inquiète du projet expérimental de vaccination
A l’automne dernier, le ministère avait singulièrement renforcé l’arsenal préventif afin d’endiguer une épizootie qui dépasse largement les frontières nationales. L’enquête épidémiologique, diligentée le 20 janvier dans la foulée du plan de dépeuplement et au sujet de laquelle le ministère n’a communiqué aucune information à ce stade, fournira peut-être de nouvelles pistes nouvelles.
Face à ce qui ressemble de plus en plus à de l’impuissance, le ministère s’est résolu à expérimenter la piste vaccinale des palmipède, l’espèce la plus sensible au virus.
Mais cette solution, interdite en Europe, pourrait déplacer le problème sur le terrain économique. « Nous soutenons l’expérimentation mais il est très risqué d’annoncer le lancement d’une étude expérimentale en France avant d’avoir convaincu nos partenaires européens, voire nos clients internationaux de l’intérêt scientifique de cette démarche, déclare Paul Lopez, président de la Fédération des industries avicoles (FIA), membre de l’Anvol, l’interprofession des volailles de chair. En génétique comme en viande, c’est un terrain particulièrement fertile pour nos pays concurrents qui se servent de ces déclarations pour dire que la France n’est plus un pays dans lequel on peut avoir confiance sur le plan sanitaire, ce qui est une hérésie. Suite aux premières déclarations, certaines entreprises de génétique ne comprennent pas que la France, ayant été le berceau des souches pour la diversification des volailles, prenne cette orientation. Ces entreprises ne vont plus investir en France et pourraient même quitter le territoire ».