Greenpeace veut replacer la transition de l’élevage au cœur du PLOAA

L’association, qui redoute que l’élevage soit « le grand oublié » d’une loi « peau de chagrin » et d’un pacte élaborés sans consultation de la société civile, a déversé deux tonnes lisier devant le ministère de l’Agriculture, réclamant un moratoire sur les « fermes-usines ».

Une quinzaine d’activistes de Greenpeace a déversé deux tonnes de lisier devant l’entrée du ministère de l’Agriculture, le 20 novembre à Paris, tout en réclamant un moratoire la construction et l’agrandissement des « fermes-usines ». Pour Greenpeace, les « fermes-usines », se définissent « par un grand nombre d’animaux élevés sur une exploitation qui ne dispose pas d’une surface suffisante pour produire leur nourriture et/ou pour épandre sans risque le lisier ou fumier qu’ils ont produit ».

En mai dernier, l’association en avait établi le recensement, sur la base du fichier des ICPE (Installations classes protection de l’environnement) d’élevage soumise à autorisation, datant de janvier 2023. Résultats du décompte : la France totaliserait 3010 « fermes-usines », concentrant 60% des animaux d’élevage, dont 48% localisées en Bretagne et 19% dans les Pays de la Loire, la filière volailles (75% de l’effectif) se plaçant largement en tête devant les filières porcine (23%) et bovine (2%).

Des critiques sur le fond et la forme

A travers cette action, l’association souhaiter replacer la transition de l’élevage au cœur du Pacte et loi d’orientation et d’avenir agricoles (PLOAA), dont elle craint qu’il ne soit « le grand oublié ». Greenpeace dénonce la « dépriorisation » d’une loi reportée selon elle à une date « indéterminée » et dont les ambitions en matière de transition se réduisent à peau de chagrin. Elle redoute que l’essentiel des mesures soient rassemblées dans le Pacte, « élaboré sans consultation de la société civile » et sans respecter le « processus démocratique ». « Nous exigeons que cette loi intègre la transition de l’élevage, qui est au cœur de la transition agroécologique, indique Sandy Olivar Calvo, chargée de campagne Agriculture à Greenpeace France. Elle doit être planifiée et accompagnée, au risque d’assister passivement à la disparition progressive des élevages les plus vertueux au profit d’exploitations industrielles, dont le nombre continue d’augmenter ».