Le réchauffement climatique impacte déjà le territoire français, avec des conséquences potentiellement fortes sur la ressource en eau et les cultures dans les années à venir. Explications avec Olivier Deudon, responsable base de donn

Climat 2050 : quels impacts sur la ressource en eau ?


Le réchauffement climatique impacte déjà le territoire français, avec des conséquences potentiellement fortes sur la ressource en eau et les cultures dans les années à venir. Explications avec Olivier Deudon, responsable base de données météo chez ARVALIS.


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<p>Il s'agit d'un m&eacute;tier engag&eacute;, vari&eacute; et proche des territoires !</p><figure  style="text-align: left;">
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    <figcaption>Travailler dans une f&eacute;d&eacute;ration de cuma</figcaption>
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C'est : agir pour la transition écologique. Soutenir les agriculteurs dans leurs défis et contribuer à l'innovation en agriculture.

[VIDEO 2] Travailler dans une fédération de cuma

<p>Trois sc&eacute;narios prospectifs d'usage, &agrave; savoir &laquo; tendanciel &raquo;, dans le prolongement des ann&eacute;es pass&eacute;es, &laquo; politiques publiques &raquo;, simulant la mise en place de politiques publiques r&eacute;centes telle que <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/plan-eau-stocker-plus-irriguer-plus-et-mieux-et-repenser-les-assolements" target="_blank">le Plan eau pr&eacute;sent&eacute; en mars 2023</a>, et efin &laquo; de rupture &raquo;, se caract&eacute;risant par un usage sobre de l'eau. Deux projections climatiques &laquo;&nbsp;&eacute;quiprobables&nbsp;&raquo; en fin de si&egrave;cle, &agrave; savoir des changements futurs relativement peu marqu&eacute;s ou au contraire un fort r&eacute;chauffement assorti de forts contrastes saisonniers en pr&eacute;cipitations. Et enfin deux conditions m&eacute;t&eacute;orologiques distinctes, &agrave; savoir un printemps-&eacute;t&eacute; sec et un printemps-&eacute;t&eacute; humide.&nbsp;Telles sont les balises sur lesquelles France Strat&eacute;gie, institution autonome plac&eacute;e aupr&egrave;s du Premier ministre, s&rsquo;est fond&eacute;e pour &eacute;valuer l&rsquo;&eacute;volution de la demande eau d&rsquo;ici &agrave; 2050, comparativement &agrave; 2020, tous usages confondus (agriculture, industrie, tertiaire, r&eacute;sidentiel, canaux&hellip;)</p><h2>Les principaux enseignements</h2><p>R&eacute;sultats&nbsp;? Quel que soit le sc&eacute;nario, en 2050, l&rsquo;agriculture sera le premier secteur pr&eacute;leveur en lieu et place de l&rsquo;&eacute;nergie avec un tiers des pr&eacute;l&egrave;vements. La diminution de la part de l&rsquo;&eacute;nergie et l&rsquo;augmentation de la part de l&rsquo;irrigation dans les pr&eacute;l&egrave;vements totaux ont pour corollaire un changement dans la r&eacute;partition mensuelle de ces pr&eacute;l&egrave;vements. Ainsi, &agrave; l&rsquo;horizon 2050, dans tous les sc&eacute;narios &eacute;tudi&eacute;s, environ 55 % des pr&eacute;l&egrave;vements totaux annuels pourraient &ecirc;tre r&eacute;alis&eacute;s entre les mois de mai et de septembre, contre 41 % en 2020. Le r&ocirc;le <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/sainte-soline-et-trois-autres-reserves-jugees-illegales" target="_blank">des retenues de substitution</a> pour r&eacute;duire les pr&eacute;l&egrave;vements entre les mois de mai et de septembre appara&icirc;t&nbsp;mod&eacute;r&eacute;, de l&rsquo;ordre de 2% dans le sc&eacute;nario &laquo;&nbsp;politiques publiques&nbsp;&raquo;.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/6/8/1/3/6703186-1-fre-FR/1a17ff991eb7-graph0-png" alt="Consommations totales annuelles en 2020 et en 2050 pour un printemps-&eacute;t&eacute; sec dans les trois sc&eacute;narios d&rsquo;usage en millions de m3 (Source : France Strat&eacute;gie)" height="834" width="1956" /><figcaption>Consommations totales annuelles en 2020 et en 2050 pour un printemps-&eacute;t&eacute; sec dans les trois sc&eacute;narios d&rsquo;usage en millions de m3 (Source : France Strat&eacute;gie)</figcaption></figure>

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<p>Outre le climat, l&rsquo;&eacute;volution des surfaces des diff&eacute;rentes cultures et de leur &eacute;quipement en irrigation ainsi que le d&eacute;veloppement des pratiques agro&eacute;cologiques jouent un r&ocirc;le crucial dans la demande en eau d&rsquo;irrigation. Seul le sc&eacute;nario de rupture qui, &agrave; la diff&eacute;rence des autres sc&eacute;narios, pr&eacute;voit une croissance contenue des surfaces &eacute;quip&eacute;es en irrigation (+12 % entre 2020 et 2050, contre +50 % dans les autres sc&eacute;narios) et un d&eacute;veloppement de l&rsquo;agro&eacute;cologie sur la totalit&eacute; des surfaces (contre 50% dans le sc&eacute;nario politiques publiques), se caract&eacute;rise par une croissance limit&eacute;e de la demande en eau d&rsquo;irrigation, &eacute;valu&eacute;e tout de m&ecirc;me &agrave; +42% par rapport &agrave; 2020. &laquo;&nbsp;Ces r&eacute;sultats augurent de potentiels conflits d&rsquo;usage dans certains bassins versants, notamment en p&eacute;riode estivale&nbsp;&raquo;, conclut France Strat&eacute;gie qui dans une publication &agrave; venir, s&rsquo;attachera &agrave; quantifier ces tensions entre la ressource potentiellement disponible et la demande d&rsquo;eau.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/3/8/1/3/6703183-1-fre-FR/e46cc86d683f-graph1-png" alt="Pr&eacute;l&egrave;vements pour l&rsquo;irrigation des cultures dans les trois sc&eacute;narios d&rsquo;usage en fonction de la projection climatique (jaune / violet) et de la pluviom&eacute;trie au printemps-&eacute;t&eacute;, en millions de m3 (Source : France Strat&eacute;gie)" height="690" width="1276" /><figcaption>Pr&eacute;l&egrave;vements pour l&rsquo;irrigation des cultures dans les trois sc&eacute;narios d&rsquo;usage en fonction de la projection climatique (jaune / violet) et de la pluviom&eacute;trie au printemps-&eacute;t&eacute;, en millions de m3 (Source : France Strat&eacute;gie)</figcaption></figure>

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<h2>Le sc&eacute;nario prospectif &laquo; tendanciel &raquo;</h2><p>Dans ce sc&eacute;nario, les tendances observ&eacute;es entre 2010 et 2020 pour tous les usages &eacute;tudi&eacute;s se poursuivent entre 2020 et 2030, puis &agrave; un rythme moindre entre 2030 et 2050. Dans la configuration la plus d&eacute;favorable (fort r&eacute;chauffement, forts contrastes saisonniers en pr&eacute;cipitations, printemps-&eacute;t&eacute; sec, l&rsquo;augmentation de la demande en eau d&rsquo;irrigation pourrait atteindre 161%.</p><p>Dans ce sc&eacute;nario, l&rsquo;agriculture fran&ccedil;aise conserve d&rsquo;ici 2050 un solde exportateur positif, ce qui implique des rendements &eacute;lev&eacute;s. Afin d&rsquo;accro&icirc;tre l&rsquo;autonomie prot&eacute;ique des animaux d&rsquo;&eacute;levage, les surfaces en soja croissent (multiplication par plus de deux entre 2020 et 2050) dans la continuit&eacute; des tendances observ&eacute;es apr&egrave;s le lancement du plan prot&eacute;ines v&eacute;g&eacute;tales pour la France 2014-2020. Entre 2020 et 2050, les productions de pommes de terre (+ 81%) et de betteraves &agrave; sucre (+19 %) continuent d&rsquo;augmenter dans le nord de la France pour r&eacute;pondre &agrave; la demande ext&eacute;rieure. Les surfaces de ma&iuml;s grain poursuivent leur diminution (-11%). Les cheptels de bovins (-10%), ovins et caprins (-15%) et de porcs (-4%) poursuivent leur baisse tandis que celui de volailles augmente l&eacute;g&egrave;rement (+3%). Dans la continuit&eacute; des &eacute;volutions r&eacute;centes, les surfaces en agro&eacute;cologie stagnent. Hormis les retenues act&eacute;es ou en cours de construction, aucune retenue de substitution suppl&eacute;mentaire ne voit le jour. Les surfaces &eacute;quip&eacute;es en irrigation continuent de cro&icirc;tre &agrave; un rythme &eacute;lev&eacute; (+ 50% entre 2020 et 2050), particuli&egrave;rement dans les bassins versants de l&rsquo;Escaut (nord de la France) et de la Loire aval.</p><h2>Le sc&eacute;nario prospectif &laquo; politiques publiques &raquo;</h2><p>Dans ce sc&eacute;nario, les grandes politiques publiques annonc&eacute;es r&eacute;cemment sont int&eacute;gralement mises en &oelig;uvre, qu&rsquo;elles aient un lien direct ou indirect avec la ressource en eau. Dans la configuration la plus d&eacute;favorable (fort r&eacute;chauffement, forts contrastes saisonniers en pr&eacute;cipitations, printemps-&eacute;t&eacute; sec, l&rsquo;augmentation de la demande en eau d&rsquo;irrigation pourrait atteindre 107%.</p><p>Dans ce sc&eacute;nario, pour r&eacute;pondre aux objectifs de la Strat&eacute;gie nationale bas carbone (SNBC), l&rsquo;alimentation des Fran&ccedil;ais se v&eacute;g&eacute;talise. Ainsi, l&rsquo;ensemble du cheptel diminue. Corollairement, les surfaces destin&eacute;es &agrave; la production de prot&eacute;ines v&eacute;g&eacute;tales pour l&rsquo;alimentation humaine croissent : elles sont multipli&eacute;es par plus de cinq entre 2020 et 2050. De plus, gr&acirc;ce au renforcement du plan prot&eacute;ines v&eacute;g&eacute;tales, l&rsquo;autonomie prot&eacute;ique des &eacute;levages s&rsquo;accro&icirc;t. Aussi, les surfaces en soja et en prot&eacute;agineux sont multipli&eacute;es par plus de deux entre 2020 et 2050. Les pratiques agro&eacute;cologiques, contribuant &agrave; accro&icirc;tre la r&eacute;tention d&rsquo;eau dans les sols, se d&eacute;veloppent sur 50% des surfaces agricoles gr&acirc;ce &agrave; des soutiens cibl&eacute;s. Le d&eacute;veloppement d&rsquo;outils de pilotage de l&rsquo;irrigation (sondes tensiom&eacute;triques, logiciels de suivi, etc.) est soutenu par les pouvoirs publics. Le soutien aux projets de retenues de substitution se traduit par une multiplication par quatorze, entre 2020 et 2050, du volume stock&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle nationale, portant le volume total de substitution &agrave; plus de 220 millions de m&egrave;tres cubes en 2050. Ces retenues permettent de d&eacute;caler une partie des pr&eacute;l&egrave;vements en hiver pour satisfaire la demande en irrigation de la p&eacute;riode printani&egrave;re et estivale. <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-france-ouvre-les-vannes-a-la-reutilisation-des-eaux-usees-traitees">La r&eacute;utilisation des eaux us&eacute;es trait&eacute;es</a> de stations d&rsquo;&eacute;puration pour l&rsquo;irrigation se d&eacute;veloppe dans les bassins versants c&ocirc;tiers du sud de la France. Les surfaces &eacute;quip&eacute;es en irrigation continuent de cro&icirc;tre &agrave; un rythme &eacute;lev&eacute; (+50% entre 2020 et 2050).</p><h2>Le sc&eacute;nario prospectif &laquo; de rupture &raquo;</h2><p>Ce sc&eacute;nario se caract&eacute;rise par une sobri&eacute;t&eacute; et une efficacit&eacute; accrues pour tous les usages. Il s&rsquo;inspire du sc&eacute;nario &laquo; Coop&eacute;rations territoriales &raquo; construit par l&rsquo;Ademe, qui met en avant un mod&egrave;le de soci&eacute;t&eacute; reposant sur une moindre consommation. Dans la configuration la plus d&eacute;favorable (fort r&eacute;chauffement, forts contrastes saisonniers en pr&eacute;cipitations, printemps-&eacute;t&eacute; sec, l&rsquo;augmentation de la demande en eau d&rsquo;irrigation pourrait atteindre 42%.</p><p>Dans ce sc&eacute;nario, les r&eacute;gimes alimentaires sont profond&eacute;ment modifi&eacute;s avec une r&eacute;duction de la consommation de viande de 50% par rapport &agrave; la consommation actuelle. Cela se traduit par une diminution substantielle entre 2020 et 2050 de l&rsquo;ensemble du cheptel ainsi que par une r&eacute;duction des surfaces d&eacute;di&eacute;es &agrave; l&rsquo;alimentation animale, notamment des prairies (-11% pour les prairies temporaires) et des cultures fourrag&egrave;res (-58%), et une augmentation des surfaces d&eacute;di&eacute;es aux prot&eacute;ines v&eacute;g&eacute;tales (multiplication par plus de cinq). La recherche de souverainet&eacute; alimentaire conduit au d&eacute;veloppement des surfaces en l&eacute;gumes frais (multiplication par plus de deux), en arboriculture (doublement) et en prot&eacute;agineux pour l&rsquo;alimentation animale (multiplication par plus de trois). Hormis les retenues act&eacute;es ou en cours de construction, aucune retenue de substitution suppl&eacute;mentaire ne voit le jour. Les pratiques agro&eacute;cologiques se d&eacute;veloppent sur la totalit&eacute; des surfaces agricoles. De plus, des esp&egrave;ces et des vari&eacute;t&eacute;s plus robustes &agrave; la s&eacute;cheresse sont s&eacute;lectionn&eacute;es. Le d&eacute;veloppement des surfaces &eacute;quip&eacute;es en irrigation est contenu (+12 % entre 2020 et 2050).</p>


France Stratégie a réalisé une étude prospective destinée à jauger les prélèvements et la consommation d’eau de la Nation à horizon 2050. « Les résultats augurent de potentiels conflits d’usage dans certains bassins versants, notamment en période estivale », conclut le rapport, qui place l’agriculture comme futur premier préleveur d’eau.