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« Face à la FCO-8, il nous faut très rapidement des vaccins gratuits et des mesures de soutien »
Alors que l’Etat se mobilise contre la MHE et la FCO-3, deux maladies virales transmises par des moucherons, la Confédération paysanne réclame le même traitement à l’égard de la FCO-8 qui sévit dans le sud-ouest et dont la virulence aurait été sous-estimée par les autorités sanitaires. Une réunion est programmée ce jeudi au ministère de l’Agriculture.
Quels secteurs précisément touchés ? Combien de foyers détectés ? Combien d’éleveurs impactés ? Combien d’animaux morts ? « Autant de questions sans réponse, déplore Sylvie Colas, secrétaire nationale de la Confédération paysanne. En moins d’une semaine, deux éleveurs de mon département m’ont indiqué qu’ils étaient touchés par la FCO-8 », ajoute l’éleveuse du Gers.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’un certain flou règne sur le sérotype 8 de la FCO, réapparu en août 2023 dans le sud du Massif central, provoquant une épizootie importante avec plus de 2000 foyers, avant de se propager dans plusieurs régions françaises.
Ces dernières semaines, plusieurs responsables agricoles des départements de l’Ariège, de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, avaient lancé l’alerte, emboitant le pas à la Confédération paysanne qui, le 31 juillet, réclamait des mesures de soutien pour les éleveurs du sud-ouest, menacés par une « recrudescence brutale » de la FCO. « On évoque la perte de 6000 brebis sur ces départements », estime Sylvie Colas, à défaut de statistiques officielles.
Selon l’éleveuse, la veille sanitaire aurait été prise en défaut par un variant à la virulence beaucoup forte que celui apparu en 2015, mais toujours baptisé FCO-8 (BTV-8 exactement). « On est sur un nouveau variant et cela n’a pas été dit aux éleveurs, poursuit Sylvie Colas. A l’époque, la balance bénéfices / risques ne plaidait pas en faveur de la vaccination, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui ».
Des cas en estive
L’irruption concomitante de la MHE à l’automne 2023, dans cette même zone géographique n’a pas facilité la tâche, ni des éleveurs, ni des services sanitaires. FCO et MHE ont en effet des points communs : elles sont toutes deux causées par un Orbivirus qui se transmet d'un animal infecté à un autre par la piqûre d'un moucheron du genre Culicoïdes. « On a des cas à 2000 mètres d’altitude. Pourquoi le moucheron est là », s’interroge l’éleveuse. Autre question sans réponse sinon l’hypothèse du changement climatique. « On ne va pas régler le problème à coups de désinsectisations », prédit Sylvie Colas.
Alors que le ministère de l’Agriculture annonce le lancement de la prochaine campagne de vaccination contre l’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), alors que la vaccination des bovins contre la MHE se profile à court terme, et alors que l’irruption de la FCO-3 dans le nord-est de la France a déclenché une réponse vaccinale rapide de la part des autorités sanitaires, la Confédération paysanne attend a minima la même considération pour les éleveurs frappés par la FCO-8.
Outre une campagne de vaccination gratuite, le syndicat réclame la mise en place d’une cellule de crise ministérielle afin d’apporter une réponse aux éleveurs désemparés par cette épizootie, dont le taux de mortalité atteindrait les 30% sur les ovins. « Les bêtes malades ne parviennent plus à s’abreuver, il faut les faire boire une à une. Vous imaginez, en estive ? C’est un travail de dingue. Les éleveurs sont épuisés », alerte Sylvie Colas. Le syndicat a reçu l’assurance du ministère que la FCO-8 serait au menu de la réunion hebdomadaire de la DGAL le 22 août. « Pour la MHE, l’Etat a répondu présent. Nous attendons la même réponse pour la FCO-8 ».