Étude Ifop : les Français soutiennent les mobilisations agricoles

Un sondage mené par l’Ifop pour Ouest-France établit que 88 % des Français ont trouvé le mouvement agricole de l'hiver dernier justifié.

« Il y a un mouvement de sympathie, de bienveillance et de compassion quand le monde agricole se mobilise. Quand on compare ce soutien à d’autres conflits sociaux, on voit que les agriculteurs sont toujours en haut de la pile », note Jérôme Fourquet, directeur du département « Opinion et stratégies d’entreprise » de l’Ifop , lors des Assises Nationales de l'Agriculture et de l'Alimentation le 14 novembre à Rennes. Ce phénomène est stable dans le temps : le niveau de soutien est « très en phase » avec ce que l’institut observait lors de précédentes crises agricoles.

Une sympathie pour « des bosseurs » d’autant plus forte que les actions sont « apaisées »

En cause, une très bonne image des agriculteurs. Les Français se disent que les agriculteurs sont « des bosseurs, […] pas des nantis, et qu’ils n’arrivent pas à s’en sortir malgré tout ». Ils réalisent que les producteurs ne manifestent pas « de gaieté de cœur », explicite Jérôme Fourquet. Ainsi, 80 % des Français estiment que les agriculteurs ne sont pas assez rémunérés et seulement 16 % de nos compatriotes considèrent qu’ils ont obtenu ce qu’ils recherchaient en se mobilisant l’hiver dernier. « Les Français ont en tête que le gouvernement a […] pris des mesures […] d’urgence, et que les problèmes de fond ne sont pas traités ».

D’ailleurs, l’attractivité du métier a chuté depuis le baromètre de l’an dernier : 15 % des Français conseilleraient à leurs enfants de se lancer dans l'agriculture, versus 20 % en 2023. En parallèle, l’inquiétude augmente sur le renouvellement des générations : 69 % des sondés pensent qu’il n’y aura pas assez d’agriculteurs à l’avenir (pour assurer l’alimentation de la population), quand ils étaient 66 % l’an dernier.

Le soutien est donc probablement d’autant plus motivé que la compassion et le respect se combinent à cette inquiétude. En outre, il est « d’autant plus fort aujourd’hui que le répertoire d’actions est quand même un peu plus apaisé qu’il ne l’était par le passé », souligne Jérôme Fourquet.
 

9 Français sur 10 plébiscitent l’origine France

Pour aider les agriculteurs, 91 % des Français privilégient l’origine France. Mais 59 % des sondés se déclarent prêt à payer plus cher leur alimentation, soit 7 points de moins qu’en février et 10 points de moins qu’à la sortie du Covid. Enfin, « la majorité d’entre eux est pour des prix de seulement 5 % », tempère le directeur du département « Opinion et stratégies d’entreprise ».