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En 2024, le printemps le plus pluvieux depuis 2008, les céréales d’hiver en souffrance
Avec une anomalie de +45 % par rapport aux normales 1991-2020, le printemps 2024 se classe au 4ème rang des printemps les plus pluvieux depuis 1959, selon Météo-France. Le bulletin Céré'Obs de FranceAgriMer fait mention d’une dégradation de l’état des céréales d'hiver à fin mai, victimes de maladies.
Plus de 80 mm à Saintes (Charente-Maritime ) entre le 1er et 10 mars, soit plus d’un mois de précipitations, 100 à 150 mm en 24 heures dans le Gard, le Var et les Alpes-Maritimes les 9 et 10 mars, l’équivalent d’un mois de pluie en 24 heures dans plusieurs secteurs des départements du Nord-Est et du Nord en mai, avec par exemple 97,3 mm à Porcelette (Moselle) avec 97,3 mm : tels sont quelques-uns des phénomènes pluviométriques enregistrés par Météo-France pour ce printemps 2024 (mars, avril, mai).
Avec une anomalie de +45 % en précipitations par rapport aux normales 1991-2020, le printemps 2024 se classe au 4e rang des printemps les plus pluvieux depuis le début des mesures en 1959, derrière les printemps 2001 (+57%), 1983 (+52%) et 2008 (+47%). La tendance pluvieuse fut particulièrement marquée au mois de mai, qui devient ainsi le mois de mai le plus pluvieux depuis 2013. Les précipitations ont été excédentaires sur la quasi-totalité du territoire, avec des cumuls parfois deux fois supérieurs à la normale sur le Centre-Ouest, ou encore près des frontières allemandes, non sans occasionner ici ou là des crues et inondations dommageables
Plus au sud, après deux ans de sécheresse météorologique, les Pyrénées-Orientales ont connu une embellie sur le front de la pluviométrie. Les pluies des trois derniers mois permettent au département de retrouver une pluviométrie excédentaire d’environ 10%, bénéfique pour la végétation et les couches superficielles des sols. L’Aude et l’Ariège conservent en revanche un déficit d’environ 20% sur la saison.
Malgré un ressenti maussade en raison des pluies abondantes et du manque d'ensoleillement (-20%, comparable à 2013 et 1983), les températures restent supérieures aux normales en moyenne sur la saison, avec une anomalie de +0.8°C par rapport aux normales 1991-2020.
L’état céréales d’hiver se dégrade
Ces conditions pluviométriques, favorables à la pousse de l’herbe, ont en revanche perturbé les préparations de sol et les semis de printemps, ainsi que les opérations de fertilisation et surtout de protection des cultures, alors que les maladies (septoriose, rouilles, fusariose) s’en donnent à cœur-joie sur les céréales d’hiver. Selon le dernier bulletin Céré'Obs de FranceAgriMer daté du 31 mai, 61% des emblavements de blé tendre présentent des conditions bonnes et très bonnes, contre 63% une semaine plus tôt, et 91% à la même date en 2023. Les conditions bonnes et très bonnes des orges d’hiver sont passées quant à elles de 66% à 64% en une semaine (88% à la même période en 2023). Celles du blé dur sont stables à 64 % (86 % à la même période en 2023).
En ce qui concerne le maïs grain, les semis évoluent de 77% à 85% entre le 20 mai et le 27 mai contre 97% en 2023 et 98% sur la moyenne des cinq années précédentes. Les conditions bonnes et très bonnes passent de 83% à 81% contre 92% à la même période en 2023.