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Conjoncture : Tout le monde à un avis sur l’agriculture
Même s’ils sont parfois éloignés du monde agricole et assez ignorants du quotidien et des contraintes imposées au producteur, tous les Français ont un avis sur l’agriculture.
Conjoncture – A quelques jours d’une montée en puissance du monde syndical, le monde agricole va de nouveau envahir l’espace médiatique. Ce sera une nouvelle fois l’occasion de questionner chaque citoyen sur sa vision de l’agriculture. Même s’ils sont parfois éloignés de ce monde et assez ignorants du quotidien et des contraintes imposées, tout le monde à un avis sur l’agriculture avec une vision souvent idéaliste en ramenant le débat a ce qui se retrouve dans leur assiette.
Il y a peu de filières industrielle ou tertiaire, autant soumises à la réflexion et l’attention du grand public. La relation à la terre reste forte, même pour des populations qui ont perdu leur racine.
Les difficultés du monde de l’élevage sont réelles et fortes après une année catastrophique pour les récoltes et tout aussi dévastatrice sur le plan sanitaire. Il y a un an, des manifestations monstres avaient bloqué le pays, obligeant les instances politiques à regarder et respecter ceux qui nourrissent la France. Des mesures ont été annoncées et mises en place, d’autres ont été retardées par la dissolution de l’assemblée. La reprise en main par la nouvelle ministre se veut pragmatique, pour répondre aux attentes des éleveurs et atténuer la pression imposée par des syndicats qui ont également dans leur viseur, les élections des représentants dans les chambres d’agriculture dans quelques semaines.
La mobilisation annoncée pour le 15 novembre sera très forte, avec des éleveurs, céréaliers, arboriculteurs ou viticulteurs qui vont monter au front avec de très nombreuses revendications. Celle qui revient sans cesse en tête de liste et commune à toutes les filières est l’accumulation d’un mille-feuille de normes (environnemental, sanitaire…) et des contraintes administratives qui les accompagnent. Qu’elle soit européenne, retransposée en droit français ou simplement issu de nos propres instances, elle engendre une surcharge de travail, un stress de louper quelque chose et des changements de pratiques parfois lourdes de conséquences si l’objectif est mal ciblé.
Le point sur les contrôles excessif a été réglé par la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, à la grande satisfaction des éleveurs.
Le revenu des agriculteurs sera également une très forte revendication, avec des trésoreries souvent exsangues. Si les prix de vente des produits restent au cœur des discussions, le niveau des charges, des taxes et la modification de la PAC en défaveur de certaines filières (comme l’élevage allaitant) le seront tout autant.
Tout ne passe pas par le prix, car l’érosion des niveaux de consommation reste une préoccupation importante. La modification du paysage de la consommation réaffirme la nécessité d’adapter la production aux besoins du marché, mais cela est souvent plus facile à dire qu’à faire avec des structures ou des orientations de production difficile à faire évoluer. Par exemple : Les abatteurs demandent des carcasses plus petites, mais les éleveurs de Charolaises qui ont orienté leur production vers du broutard exports ont besoin de grosse vache pour produire des mâles lourds pour le marché italien.
L’adaptation du produit au besoin d’un marché est pourtant une règle qui régit une grande majorité du commerce non agricole.