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Conjoncture : Le sanitaire repasse sur le devant de la scène
Avec la multiplication des épidémies qui déciment les troupeaux, les éleveurs regardent avec inquiétude les échéances à venir.
Conjoncture – Alors que le monde agricole va se retrouver sur les deux grands salons professionnels que sont le Space et le Sommet de l’élevage, les éleveurs regardent avec inquiétude les échéances à venir. Le premier sur la liste est sanitaire, avec la multiplication des épidémies qui décime les troupeaux atteints notamment en ovin et impacte sérieusement le potentiel de production pour les laitières comme pour les allaitantes. Les répercussions commerciales sont importantes, avec une conditionnalité des mouvements sur le territoire et surtout pour l’export. Le manque d’anticipation des autorités sanitaires est souvent pointé du doigt, avec des commandes tardives (en nombre parfois insuffisant) et d’une efficacité toute relative comme pour la FCO3. Les délais pour obtenir les vaccins MHE font que les éleveurs vont être obligés de vaccinés en pleine période de mise à la reproduction avec les risques que cela induit sur la fécondité. La sécurisation sanitaire des productions agricoles est primordiale, mais elle a un coût qui ne doit pas être supporté uniquement par les éleveurs. Des enveloppes sont débloquées, mais elles ne sont pas suffisantes. Les éleveurs touchés par une de ces maladies sont souvent seuls devant cette épreuve, ou soutenus par les collègues souvent dans la même situation. Le moral est atteint, avec un désir de décrocher face à la multiplication des épreuves.
Dans les zones peu ou pas infectées, tout se passe normalement avec même parfois une certaine insouciance. Les éleveurs n’éprouvent pas la nécessité de vacciné quand ils ne sont pas touchés ou que cela n’impacte pas leur commerce. C’est ce qui a été observé lors des premières attaques de FCO 4 et 8. Quand la vaccination n’est pas obligatoire, cela laisse des trous dans la raquette, que la maladie utilise largement pour perdurer.
Le second point d’inquiétude se retrouve dans les décisions que s’apprête à prendre l’Union européenne, vis-à-vis de la ratification des accords avec le Mercosur. De nombreux pays poussent dans ce sens comme l’Allemagne ou l’Espagne. La faiblesse politique que traverse la France nous met dans une position peu favorable, même si le Premier ministre Michel BARNIER s’est dit très hostile à cet accord et cherche à réunir une minorité de blocage. Dans les faits, il se pourrait que la Commission coupe l’accord en deux, isolant le volet commercial (95 % de l’accord) de manière à ce qu’il ne soit voté qu’à la majorité qualifiée du Parlement européen et du Conseil de l’UE, représentant quinze États membres et 35 % de la population de l’Union. « Il y a pour l’instant onze pays qui se sont clairement positionnés en faveur de l’accord. C’est à la fois beaucoup et peu, car nous sommes loin de la majorité qualifiée » rassure l’économiste Maxime Combes. Si la France continue de faire blocage, il est alors très peu probable qu’un accord soit finalisé fin novembre au G20, mais la menace perdure, face à un brésil aux dents longues et qui fournis déjà 25 % des échanges mondiaux.
Plus près de nous, la fin septembre et le mois d’octobre sont toujours des périodes tendues en termes de consommation avec des budgets qui ont été impactés par la rentrée scolaire, les nombreuses promotions et les foires aux vins de rentrée, mais surtout par la progression des charges des ménages, taxes foncières, carburants, électricité, coûts alimentaires… La commercialisation des pièces nobles (aloyaux) revient sur le devant de la scène avec un équilibre/matière difficile à gérer pour les industriels. L’écoulement pose également des problèmes dans les avants, même si une majorité de la population consomme la viande sous forme hachée ou préparée essentiellement produite à base de laitière, d’avant de race à viande d’entrée de gamme ou de jeunes bovins.