Conjoncture - Le monde syndical est en ébullition

Les revendications du monde agricole se sont estompées aux yeux du grand public, mais la bataille n’est pas pour autant finie, avec des syndicats mobilisent leurs troupes pour les élections des Chambres d’agriculture.

Conjoncture – Depuis le début des élections des représentants des chambres d’agriculture, les revendications du monde agricole se sont estompées aux yeux du grand public. La bataille n’est pas pour autant finie, car les syndicats mobilisent l’ensemble de leurs troupes et cherchent à recruter chez les éleveurs non syndiqués. Les votes sont en cours jusqu’au 31 janvier. Ils détermineront la couleur politique de ces instances départementale et régionale pour les six prochaines années.

 

L’autre élément majeur et déterminant de cette semaine est l’investiture de Donald TRUMP aux États-Unis. Ses prises de position seront surveillées de très près, car les conséquences sur l’économie mondiale seront fortes, au regard du rapprochement d’une grande partie des GAFAM présents à la cérémonie d’investiture. La puissance de ces milliardaires ne fera que renforcer des positions américaines assez radicales sur le plan national et international, avec en première ligne la guerre en Ukraine. 

Pas de conséquence à craindre du côté de l’élevage, car le déficit structurel de production continue de soutenir les prix sur l’ensemble des places européennes. Ce qui peut être plus préoccupant c’est la santé des entreprises, qui subissent ces plus-values sans toujours pouvoir répercuter ces hausses dans le secteur aval, à une période de l’année ou les achats de ménages se replient. L'équilibre financier devient de plus en plus complexe, quand les abattoirs se retrouvent avec des pièces nobles invendues dans les chambres froides. 

Si on recentre la focale sur l’élevage français. Les projections de l’Idele pour 2035 annoncent une réduction persistante des cheptels laitiers et allaitants. Les éleveurs, les négociants et les industriels le constatent tous les jours que ce soit dans le secteur laitier ou allaitant. Ces réductions de production n’intègrent pas les pertes induites par le nombre conséquent de génisses et de vaches qui ne sont pas pleines. Dans certaines exploitations le renouvellement du cheptel est compromis avec des éleveurs qui recherchent des génisses et des vaches pleines sur le marché.  La renationalisation de la production de jeune bovin devrait apporter une croissance de 2% à cette filière, mais compte tenu des prix pratiqués à l’export, ces viandes ne sont plus présentes dans les GMS. La seule parade à court terme pour remplacer le déficit de femelles, sera une utilisation à grande échelle de veaux laitiers, mixtes ou croisés. 

Tous ces chiffres de production n’ont de sens que si on regarde la demande des consommateurs. Or la consommation de viande bovine devrait bien résister aux attaques en tout genre avec une baisse limitée à 1%. Le bœuf reste attractif pour les consommateurs avec la viande hachée comme tête de pont, et une activité RHD qui se porte plutôt bien, même si elle porte une mauvaise image en raison de sa propension à travailler avec des viandes UE. Cette relative stabilité de la consommation nécessitera une hausse des importations pour compenser le recul des abattages. Or les disponibilités sont faibles également chez nos voisins avec des tarifs souvent plus élevés qu’en France.

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