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Conjoncture Laitière, mars 2023 : Baisse significative de la production laitière française sur le début de l’année 2023 !

Conjoncture - Une envolée des prix hallucinante

UE : les 27 favorables à une règlementation plus souple pour les nouvelles techniques génomiques

La bio préserve-t-elle la biodiversité ?

Entre 2022 et mai-juin 2023, le prix de la plaquette de 250 g en grande surface a augment&eacute; d'environ 30%. Pour ce d&eacute;but d'ann&eacute;e 2025, les perspectives sont encore mitig&eacute;es. Cependant, les consommateurs se trouvent relativement prot&eacute;g&eacute;s gr&acirc;ce aux <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/l-opacite-regne-en-maitre-lors-des-negociations-entre-grande-distribution-et-agro-industriels" target="_blank" title="">n&eacute;gociations commerciales annuelles</a> des grandes surfaces et la loi Egalim.&nbsp; Mais ce n&rsquo;est rien compar&eacute; au beurre industriel qui a atteint des sommets vertigineux !&nbsp;En septembre 2024, il est parvenu &agrave; son pic historique &agrave; 8 200 &euro;/tonne, avant de baisser l&eacute;g&egrave;rement.<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/video-stabilisation-des-prix-des-produits-laitiers-tendances-et-evolutions-du-marche-en-2024-2025" target="_blank" title=""> En janvier, son prix tournait autour de 7 425 &euro;/tonne.</a><h2>Comment expliquer ces importantes fluctuations ?</h2>La r&eacute;ponse est complexe, m&ecirc;lant enjeux internationaux, al&eacute;as climatiques et &eacute;volutions soci&eacute;tales. D'un c&ocirc;t&eacute;, nous avons une demande mondiale en constante augmentation, de l'ordre de 1,5% par an. De l'autre, une production qui stagne, voire diminue dans certains des grands bassins exportateurs. Ajoutez &agrave; cela des<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-fco-laisse-des-traces-dans-les-elevages-bovins" target="_blank" title=""> &eacute;pizooties comme la fi&egrave;vre catarrhale ovine</a> en Europe depuis ao&ucirc;t 2024, et vous obtenez le cocktail parfait pour semer la panique chez les acheteurs et d&eacute;clencher&nbsp;une flamb&eacute;e des prix. La France, bien que productrice historique, n'&eacute;chappe pas aux turbulences. Paradoxalement, l'hexagone importe plus de 200 000 tonnes de beurre par an, tout en en exportant 82 000 tonnes. Cette situation illustre la strat&eacute;gie complexe de l'industrie laiti&egrave;re fran&ccedil;aise : se concentrer sur les produits &agrave; forte valeur ajout&eacute;e tout en important pour ses besoins industriels.<h2>Que nous r&eacute;serve l'avenir ?</h2>L'&eacute;mergence de nouveaux acteurs exportateurs, comme l'Inde (1er producteur mondial mais n'exporte quasiment pas sa production)&nbsp;pourrait bouleverser les &eacute;quilibres actuels. Cependant, la fili&egrave;re laiti&egrave;re reste particuli&egrave;rement soumise aux al&eacute;as climatiques et &agrave; la <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/face-a-la-decapitalisation-bovine-la-region-normandie-prend-les-vaches-par-les-cornes" target="_blank" title="">d&eacute;capitalisation bovine</a> comme nous pouvons le constater en France. Ces contraintes sont une &eacute;p&eacute;e de Damocl&egrave;s sur les grands bassins laitiers traditionnels. Tout laisse &agrave; penser que les prix resteront &eacute;lev&eacute;s.&nbsp; Si une explosion des prix en magasin n'est pas &agrave; pr&eacute;voir dans l'imm&eacute;diat, les consommateurs doivent s'attendre &agrave; une tendance haussi&egrave;re durable. Les experts pr&eacute;voient une augmentation de 5 &agrave; 7% par an, principalement en raison de la hausse des co&ucirc;ts des mati&egrave;res premi&egrave;res et de l'&eacute;nergie.<h2>Faut-il pour autant faire des r&eacute;serves pour nos tartines ?</h2>Probablement pas. Si le prix du beurre industriel s'envole, celui que nous trouvons en supermarch&eacute; reste relativement stable <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-grande-distribution-se-reorganise-en-super-centrales-d-achat-europeennes" target="_blank" title="">gr&acirc;ce &agrave; la grande distribution qui se refuse &agrave; augmenter les prix</a>.&nbsp;Cependant, cette stabilit&eacute; apparente pourrait n'&ecirc;tre que temporaire.&nbsp;Si le beurre n'est pas encore devenu le nouvel or jaune, son statut de produit classique de cuisine est certainement remis en question. La baisse continue de la production laiti&egrave;re fran&ccedil;aise depuis 2012, avec des pr&eacute;visions annon&ccedil;ant une production de 22 milliards de litres en 2033 contre 25 milliards en 2014, laisse pr&eacute;sager un avenir incertain pour ce pilier de notre gastronomie. Fini l'ajout de beurre dans les &eacute;pinards ...&nbsp; Autre question qui suscite de grands d&eacute;bats depuis des si&egrave;cles et pas des moindres : &ecirc;tes-vous beurre doux ou beurre sal&eacute; ?&nbsp;

Que serait la cuisine française sans beurre ? Que deviendrait l'industrie agro-alimentaire, grande consommatrice de ce produit ? Auguste Escoffier, père de notre gastronomie, se retournerait dans sa tombe si nous devions limiter l’usage du beurre. Et pourtant, il y a danger : son prix s’envole et ne reviendra probablement jamais aux niveaux d’avant 2020 !

Le beurre et l’argent du beurre… vers un produit de luxe ?

Des broutards crois&eacute;s &agrave; plus de 4 &euro; le kilo&nbsp;? Que les &eacute;leveurs cantaliens n&rsquo;ont-ils entendu que jamais le prix du maigre ne d&eacute;passerait les 3 &euro;... Deux ans &agrave; peine ont pass&eacute;, la d&eacute;capitalisation redout&eacute;e a fait son &oelig;uvre, tout comme la loi Egalim et voil&agrave; l&rsquo;impossible devenu r&eacute;alit&eacute; avec certaines cat&eacute;gories de bovins tangentant m&ecirc;me les 5 &euro;. &ldquo;Les Italiens comme d&rsquo;autres se battent aujourd&rsquo;hui pour avoir les veaux, la demande est forte aussi pour la repro, preuve de la valeur g&eacute;n&eacute;tique reconnue de nos animaux...&rdquo;&nbsp;: vendredi dernier, lors de la derni&egrave;re session de la mandature de la Chambre d&rsquo;agriculture, Jo&euml;l Piganiol n&rsquo;a pas boud&eacute; sa satisfaction de voir les rapports de force&nbsp; s&rsquo;inverser dans la fili&egrave;re bovin viande et des animaux enfin pay&eacute;s &agrave; des cours proches de leur co&ucirc;t de production. Seul b&eacute;mol&nbsp;: le march&eacute; des animaux de boucherie qui plafonne et qui pourrait bien conduire &agrave; des arbitrages strat&eacute;giques des &eacute;leveurs aux d&eacute;triments des fili&egrave;res de finition. Pas question d&rsquo;en rester l&agrave; pour Patrick B&eacute;n&eacute;zit, pr&eacute;sident de la FNB, pour qui il faut continuer &agrave; passer des caps tarifaires et am&eacute;liorer encore la loi Egalim.Non au Mercosur, oui &agrave; la simplification M&ecirc;me constat d&rsquo;un palier sur le prix du lait avec des cours certes mieux orient&eacute;s qu&rsquo;en d&eacute;but d&rsquo;ann&eacute;e mais encore bien en-de&ccedil;&agrave; du prix de revient &eacute;tabli par le Cniel &agrave; 571 &euro;/1 000 l. &ldquo;Il y a aussi un sujet sp&eacute;cifique, celui du taux de transformation fromag&egrave;re sur nos AOP, on s&rsquo;&eacute;tonne de voir celui-ci stabilis&eacute; &agrave; 50 % alors que la collecte a plut&ocirc;t recul&eacute; et que le march&eacute; des fromages se tient quand m&ecirc;me...&rdquo;, a relev&eacute; le syndicaliste FDSEA. Se f&eacute;licitant d&rsquo;une ann&eacute;e 2024 enfin favorable pour la constitution de stocks fourragers, il n&rsquo;a cependant rien &eacute;lud&eacute; des ravages de la FCO sur les &eacute;levages ovins ni de la menace que fait peser un possible accord UE-Mercosur sur l&rsquo;&eacute;levage bovin tricolore. &ldquo;Notre mobilisation a permis de faire mesurer aux politiques le niveau de risque avec, dans la foul&eacute;e, la proposition d&rsquo;un vote solennel &agrave; l&rsquo;Assembl&eacute;e nationale qui est pertinente&rdquo;, a estim&eacute; le pr&eacute;sident de la FDSEA, pour qui ce projet d&rsquo;accord d&eacute;passe une cause corporatiste et s&rsquo;impose comme une probl&eacute;matique soci&eacute;tale. &ldquo;Les attentes des consommateurs sont &agrave; l&rsquo;oppos&eacute; de ces produits d&rsquo;Am&eacute;rique du sud&nbsp;!&rdquo; &ldquo;On ne peut imaginer une autre issue que la non ratification&nbsp;!&rdquo;, a encha&icirc;n&eacute; Patrick B&eacute;n&eacute;zit. Tout en ajoutant la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;avancer sur l&rsquo;ensemble des&nbsp; revendications port&eacute;es en d&eacute;but d&rsquo;ann&eacute;e lors des blocages&nbsp;: un plan pour l&rsquo;&eacute;levage mais aussi sur les volets sanitaire, climatique et en faveur de la simplification administrative permettant d&rsquo;entreprendre sereinement en agriculture. Ces deux dossiers, Mercosur et simplification, ont fait chacun l&rsquo;objet d&rsquo;une motion d&eacute;pos&eacute;e par la FDSEA et adopt&eacute;e &agrave; l&rsquo;unanimit&eacute; lors de cette session. Session &agrave; laquelle le pr&eacute;fet Loos assistait pour la premi&egrave;re fois et dont a profit&eacute; Patrick Escure pour remercier l&rsquo;ensemble des &eacute;lus et collaborateurs qui ont permis l&rsquo;accompagnement durant ces six ann&eacute;es de nombreux (futurs) agriculteurs dans leur projet tout autant que la mise en &oelig;uvre de multiples initiatives et d&eacute;marches retrac&eacute;es dans un film et un document de bilan de mandature. Et ce, tout en assurant un - certes d&eacute;licat mais bien r&eacute;el - &eacute;quilibre financier. Dans son intervention finale, Patrick Escure a enfin exhort&eacute; le monde paysan &agrave; rester uni et solidaire.

Les cours de certaines catégories de bovins dépassent en ce mois de novembre leur prix de revient. Une juste rémunération des éleveurs affichée comme l’objectif de la mandature de la Chambre d'agriculture cantalienne.