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Conjoncture – De plus en plus de produits transformés dans nos assiettes.
83 % des poulets (dont 53% en découpe), 70% des porcs, 52% des bovins de race à viande et 69% des laitières se vendent en produits élaborés.
Conjoncture – En 2023, les Français ont consommé 84,3 kg de viande (équivalent carcasse), soit autant qu’en 2020. Néanmoins, Mathieu Désolé, agroéconomiste à l’Itavi lors d’un webinaire organisé par ABCIS, bureau d’étude spécialiste des productions animales, constate que la volaille progresse aux dépens des viandes rouges, avec une forte poussée des ventes de poulet qui ont dépassé le bœuf. Or, si la proportion de viande bovine importée tend à s’amoindrir dans la viande bovine, à la faveur d’un rééquilibrage des prix UE, les importations de poulet ont bondi de 37 % en 3 ans portant ceux à 50 % des volumes.
Ce qui ressort de cette étude, c’est le renforcement des produits transformés, quel que soit le type de viande concernée. En 2000, 52 % des poulets étaient vendus en entier, ils ne sont plus que 16 % en 2020 au profit de la découpe et de produits élaborés. Pour le porc, c’est 70 % des volumes qui sont destinés à la charcuterie. Le bœuf ne fait pas exception, avec 52 % des animaux de race à viande et 69 % des laitières qui sont destinés à la transformation. Fort de ce constat, le niveau des ventes de viande hachée est primordial pour les industriels, et un point non moins essentiel pour les distributeurs. L’accroissement des prix qui semblait être un élément insurmontable il y a encore quelques années est devenu vital pour une filière, qui doit faire face à la décapitalisation de la ferme France. Les industriels ont, depuis quelques mois, mis en production de grosses quantités de steak haché qu’ils ont mis en surgélation en prévision des JO. L’assurance des organisateurs de fournir de la viande française pour cet événement majeur a été un vrai soutien à la production.
Du côté de la production, la fenêtre météo offre enfin la possibilité aux agriculteurs de finaliser leurs semis de maïs, et de poursuivre le ramassage de l’herbe que ce soit en ensilage, en enrubannage ou en foin. Avec le retour des beaux jours, la consommation de viande retrouve un peu de dynamisme, mais les abatteurs ont des stocks à écouler après des semaines de morosité climatique. Le prix reste un obstacle majeur pour de nombreux ménages modestes, même si les promotions sont nombreuses dans les magasins, notamment sur les morceaux à griller. La viande hachée reste un enjeu important, avec un cours moyen autour de 15 € selon le Réseau des nouvelles des marchés (RNM). Les ventes de la fin mai ont été très décevantes avec un net recul des volumes commercialisés.