Conjoncture bovine : commerce de fin de mois plus calme

Le niveau des ventes de cette fin de mois est à la baisse dans les magasins. Ce sont principalement les parties arrière des animaux de races à viande qui sont pénalisées.

Bovins de boucherie – À l’heure où tout était au beau fixe sur le marché de la viande avec une envolée exceptionnelle des prix depuis un an, les premiers signes d’essoufflement se font ressentir face à une économie fortement impactée par le recul du pouvoir d’achat des ménages. Tous les pays de l’UE sont touchés à plus ou moins grande échelle.

Le marché allemand qui a longtemps été le fer de lance de cette progression des prix (suivi de près par les Pays-Bas et la Belgique) connaît depuis quelques semaines un sérieux revers de tendance avec des conséquences importantes sur le marché de la viande. En effet, les jeunes bovins qui ont approché des 6€, fin mars, ont décroché de près d’un euro pour une cotation à 5,05€ la semaine dernière, face à un équilibre offre/demande nettement moins favorable et des prix qui ont sérieusement impacté le niveau de consommation de viande rouge. Ce repli, dans les jeunes bovins, se ressent également sur les réformes laitières qui ont perdu 0,20€ en deux semaines. Le marché allemand qui était fortement demandeur sur le marché européen ne l’est plus, ce qui engendre une remodélisation des pays exportateurs. L’Espagne, qui reste très compétitive en termes de prix, souffre également d’un recul des ventes, notamment après le gros coup de chaleur de la semaine passée. Elle se repositionne sur le marché italien, ce qui pénalise nos propres exportations. 

Ce changement de tendance n’est pas surprenant. L'ampleur du prix de vente sur les étals rebute les consommateurs qui doivent faire face à de nombreux autres coûts et tentent d'économiser autant que possible. Ce retournement de situation est inquiétant. Depuis le lundi 16 mai, les céréales connaissent une nouvelle hausse déclenchée par la situation en Inde qui a décidé de ne plus exporter son blé vers le reste du monde pour préserver sa propre population. Cette situation est aggravée par les sécheresses aux Etats-Unis, qui mettent en péril la production de blé et celles au Brésil pour le maïs. Tout cela entraîne une hausse spéculative du prix des céréales, qui sera inévitablement répercutée sur le prix des aliments pour animaux. Ces hausses des coûts de production concomitante à une sécheresse encore présente sur le centre du pays et à une stagnation du prix de la viande peuvent provoquer un afflux plus important d'animaux à l'abattoir en raison du manque de rentabilité. Ce scénario est très préoccupant tant la tension est forte sur les exploitations. 

Du côté de l'industrie, le niveau des ventes nationales est à la baisse notamment sur les fins de mois. Cette situation entraîne des difficultés au niveau des transactions et des accords avec les distributeurs. Ce sont principalement les parties arrière des animaux de races à viande qui sont pénalisées, avec des stocks qui progressent malgré une météo favorable à la sortie des barbecues.

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