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Bovins viande – Stabilisation des prix pour les laitières.
Bovins de boucherie - Alors que l’ensemble des acteurs de la filière s’alarme du recul permanent de l’élevage, le troupeau allaitant français à la particularité de valoriser l’herbe et les fourrages fibreux pour les transformer en lait et en viande. Les élevages français sont très autonomes et produisent en moyenne 90 % de l’alimentation du troupeau. Ce chiffre est à moduler en fonction des régions et de l’impact climatique. L’herbe constitue 65 % de la ration et peut aller jusqu’à 90 %, dans les systèmes allaitants très herbagers. Alors que certaines personnes pointent toujours l’impact des activités humaines sur le réchauffement de la planète et que les ruminants sont montrés du doigt pour leurs émissions de méthane, il est bon de rappeler que les prairies, associées à l’élevage, sont reconnues pour leur rôle essentiel de régulation écologique. Les prairies permanentes représentent environ 1/3 de la surface agricole utile (SAU) française. Avec les surfaces fourragères, elles occupent près de 50 % de la SAU. Si les ruminants émettent des gaz à effet de serre, la prairie stocke 700kg de carbone par hectare et par an, et compense une large partie des émissions de méthane. La prairie pâturée permet de valoriser les surfaces les moins faciles à cultiver, et joue un rôle essentiel dans la ressource en eau. Associée aux haies, elle entretient la biodiversité et contribue à la qualité des paysages. La valorisation de l’herbe est d’autant plus intéressante qu’elle amoindrit les coûts de production, 2023 et 2024 ont été très favorables dans ce sens.
Sur le marché de la viande, l’animation commerciale est très calme, avec une semaine écourtée de la Toussaint qui a généré quelques reports de livraison dans les abattoirs. Faute de dynamisme commercial, des ventes promotionnelles dans les GMS sont réalisées pour relancer les ventes des pièces les plus difficiles à écouler à la saison (viande à griller). Le rafraîchissement des températures devrait en revanche être plus favorable aux viandes à mijoter (Bourguignon, daube, pot-au-feu…). Sur les marchés et en livraison directe en abattoirs, les volumes disponibles sont amoindris par la fin des ensilages de maïs et par les semis d’automne. Les tarifs se maintiennent dans les femelles Blondes d’Aquitaine, Parthenaises, Limousines, Aubracs ou Charolaises de qualité bouchère. La tendance est également au maintien des prix dans les Charolaises R et l’ensemble des animaux de milieux de gamme. Les industrielles maintiennent la pression sur les mauvaises vaches allaitantes, même si ces dernières servent à produire du steak haché de race à viande, plébiscité par les consommateurs.
Réformes laitières – Le commerce des réformes laitières profite d’une fenêtre où l’équilibre offre/demande est mieux respecté. Les abatteurs ont des besoins réguliers, mais avec une activité perturbée par les deux fériés de ce début de mois. De son côté les éleveurs restent accaparés par la fin des ensilages de maïs et par les semis de blé. Cet équilibre permet une stabilisation des prix des vaches Prim’Holsteins, Normandes ou Montbéliardes après 10 semaines de baisse consécutive. Le tri reste marqué dans les vaches en manque de viande et de finition. Les taureaux de réformes se stabilisent.
Jeunes bovins – Avec des éleveurs qui font de la rétention pour profiter au mieux de l’accroissement significatif de prix, l’offre peine à couvrir les besoins des marchés français ou allemands. La demande halal est toujours plus soutenue en début de mois. Le placement à l’export sur l’Italie et la Grèce reste très actif avec un marché français qui comble assez rapidement son retard sur la valorisation pratiquée chez nos voisins européens.
Avis d’expert :
Bovins de races à viande : Les abatteurs auront suffisamment de marchandise pour une semaine écourtée par le férié du 11 novembre. Les prix seront stables.
Bovins de races laitières : Avec les semis de blé qui se poursuivent, le marché devrait être à l’équilibre avec des cours stables.
Jeunes bovins : La fermeté des prix va se poursuivre encore quelques semaines.