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[Bovins] Le paysage sanitaire reste très préoccupant
CONJONCTURE : semaine 43 - Octobre 2024 : Toutes les maladies qui affectent les élevages ont des répercussions importantes sur le moral des éleveurs.
Les éleveurs le savent qu’avec le réchauffement climatique, les épizooties vont se multiplier. Le paysage sanitaire européen et de la France en particulier est préoccupant, tant pour les bovins, les ovins et les caprins. Dans le secteur de l’élevage, après la FCO 4 et 8 qui ont déjà fait de gros ravages dans les élevages, la FCO3 a envahi le territoire en l’espace d’un an malgré toutes les mesures de restriction. La MHE poursuit également son expansion. La découverte de cas de FCO12 aux Pays-Bas renforce cette sensation d’impuissance face à l’apparition de nouvelle maladie renforcée par le réchauffement climatique.
Toutes ces maladies ont des répercussions importantes sur les mouvements d’animaux et les contraintes apportées pour les échanges intracommunautaires. Mais ce qui est plus préoccupant, c’est l’impact qu’elles ont sur les élevages et les éleveurs eux-mêmes. Les pertes et les frais générés pour soigner les animaux atteints ou préventifs sur les autres sont conséquents. La charge psychologique est dévastatrice pour la santé morale des éleveurs. Et c’est sans doute ce qui est le plus grave. Les cellules de surveillance de la MSA et des chambres d’agriculture sont sur le qui-vive, car dans les situations extrêmes, il faut détecter, accompagner et réagir vite pour éviter le pire. L’aspect social de ces maladies est trop souvent mis au second plan face au volet commercial.
Ces épizooties qui sont des freins aux mouvements à l’export confortent le mouvement de renationalisation de la production, pour surseoir à la décheptellisation constante. Sauf qu’à terme, ce sont les importations qui se trouveront renforcées, avec de grands pays producteurs qui sont prêts à investir le marché européen. En tête de liste, on retrouve le Brésil qui produit déjà 25 % de la viande de bœuf consommée dans le monde. Les grandes manœuvres géopolitiques se poursuivent, malgré la résistance des éleveurs français.
En France, nous avons nos valeurs avec un élevage à taille humaine et basée essentiellement sur une alimentation à l’herbe, lorsque cela est possible. La filière et les éleveurs se démarquent d’une production industrielle avec le soutien des consommateurs. C’est une très belle image avec des valeurs, mais dans le panier de la ménagère, on retrouve des produits d’entrée de gamme faute de pouvoir d’achat. Les Français mangent de la viande dans les restaurants, mais la consommation domestique se tasse, notamment en cette période de l’année. L’adéquation entre la production et ce que désirent les consommateurs reste favorable aux importations à valeur ajoutée. La France fonctionne en flux poussé par la production et non pas par un flux tiré par la demande. Le plus simple était de faire des consommateurs de viande hachée.