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[Bovin lait] L’école de la persévérance
Fabien Renou s’est installé depuis un an et demi comme associé au sein d’un Gaec, en prim’holstein où il était déjà salarié.
Il a failli renoncer au métier d’éleveur… Heureusement, Fabien Renou* n’a pas cédé à une première expérience malheureuse. Tout était en place pour qu’il reprenne une exploitation agricole mais au dernier moment, les cédants lui ont fait faux bond, en 2020. Trop dégoûté, il a un moment envisagé de se réorienter. Finalement, il a accepté une mission en salariat au Gaec de la Monnerie, au Bignon, dans l’optique de rester six mois. Mais cinq ans après, le voilà associé au sein du Gaec ! Dans cette exploitation du Bignon, il a retrouvé le goût de l’élevage laitier, sa vocation première.
Suivre le troupeau
Dans le Gaec, Fabien est le « monsieur concours ». Il emmène ses meilleures prim’hosltein à Machecoul et au concours départemental organisé par le syndicat de race, à Derval. Rumba a fait plusieurs fois les voyages pour marcher sur les rings. Une vache de tempérament dans l’étable mais qui s’assagit en concours. « Elle a du caractère mais elle se tient bien en concours. Dès qu’on lui met le licol, elle n’oublie pas ce qu’on lui a appris lors du dressage », explique l’agriculteur.
Le jeune éleveur est un passionné : « J’ai essayé d’autres productions mais ce sont surtout les vaches laitières qui m’intéressent. J’aime les voir, les suivre en salle de traite ». Dans cette exploitation agricole, on a volontairement fait le choix de ne pas passer aux robots de traite. « Le temps de traite est important mais on a le personnel en face qui amène de la polyvalence. On a fait le choix de mettre les moyens financiers sur le personnel. Nous sommes sur trois sites, et on doit traverser une route ainsi qu’un sentier pédestre entre le pâturage et la stabulation. Le robot aurait été un frein. En plus, on a un gros cheptel, il aurait fallu au moins trois robots et réinvestir régulièrement dans l’outil », souligne Fabien. Finalement, il tire avantage de cette situation : « On a plus de contacts avec les animaux et on les manipule plus souvent. Pour moi, au moment de la traite, on peut avoir un meilleur suivi car on les voit mieux. Comme on les voit plus facilement, on est plus pointilleux sur le suivi sanitaire. L’inconvénient, c’est qu’on y passe 2h30, deux fois par jour, sans compter le lavage ». La présence de quatre associés, un salarié, un apprenti et le renfort d’étudiants les week-ends permet d’avoir une organisation qui dégage du temps libre. « On travaille en binôme le week-end, deux week-ends sur cinq. Un en « totale garde » et un en « demi-garde » c’est-à-dire le samedi matin et le dimanche matin. On peut s’aménager du temps personnel les week-ends et on dispose de cinq semaines de vacances dans l’année. »
Une ration basée sur l’herbe
Les terres du Gaec sont plus propices au pâturage alors « la ration est surtout basée sur l’herbe, confie Fabien. On fait un peu de maïs ensilage mais on achète le maïs épi. Il nous faudrait plus de huit tonnes de matières sèches et il y a peu d’années où on y arrive. Alors, on a fait ce choix de s’approvisionner dans une ferme à 40 minutes en tracteur de chez nous. On est plus dépendant du prix du maïs mais on a saturé notre système en vaches laitières pour compenser. On complémente en azote suivant la qualité de l’herbe. On peut être à zéro le printemps et augmenter l’hiver. Mais ici, on peut pâturer de bonne heure, souvent dès la fin janvier. Mais dès qu’il fait chaud, l’herbe est grillée. Quand on est à l’herbe, ça ajoute une pression car la ration est différente tous les jours avec le pâturage et l’affouragement en vert. Mais c’est une culture plaisante à travailler », apprécie Fabien.
Delphine Cordaz
*Fabien Renou est titulaire d’un BTS Acse en apprentissage et d’un CS lait.