Après les « entraves », le revenu au centre des prochaines actions de la FNSEA et des JA

Les deux syndicats appellent de nouveau à des actions les 9 et 10 décembre, tout en s’inquiétant d’un risque de censure du gouvernement, qui pourrait tout remettre à « zéro ».

Après deux premières séquences de mobilisation, la première aux accents anti-Mercosur et la seconde visant les « entraves » et les « normes », la FNSEA et les JA ont programmé un troisième temps de mobilisation, les 9 et 10 décembre prochain, conformément à leur « feuille de route » énoncée à la mi-novembre. Ce troisième temps ciblera la question du revenu, au moment où les négociations commerciales entre industriels et distributeurs vont entrer dans le vif du sujet, conditionnant une partie de la rémunération, les lois Egalim étant censées sanctuariser le prix de la matière première agricole par la prise en compte d’indicateurs de coûts de production pour un certain nombre de filières, dont la viande bovine, parmi les plus vulnérables.

Toutefois, le groupe de suivi des lois Egalim du Sénat, qui a publié son rapport d’évaluation relatif aux négociations de l’hiver dernier, fait le constat que la construction du prix en marche avant fait plutôt du sur-place, appelant le gouvernement à faire appliquer la loi et à « systématiser les sanctions » en cas de manquement, avant de songer à légiférer à nouveau via une loi Egalim 4.

Le risque d’une remise à « zéro »

Encore faudra-t-il que le gouvernement ait une assise durable pour porter devant la représentation nationale la reprise et la poursuite de l’examen du projet de loi d’orientation agricole, et à plus court terme, le vote du projet de loi de finances et celui du financement de la sécurité sociale, interférant notamment avec la réforme des retraites agricoles. Sur les ondes de RMC vendredi, le président de la FNSEA a dit craindre les conséquences d’une éventuelle censure du gouvernement de Michel Barnier, susceptible d’entraver les chantiers de réforme en cours, craignant une remise à « zéro ». « Ce n’est pas tenable », a lancé Arnaud Rousseau à l’adresse des députés de toutes sensibilités.