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2024, une année atypique
Les années climatiques se suivent et 2024 a inauguré un nouveau style avec un record plutôt inattendu : celui du cumul de précipitations !
En effet avec le changement climatique, les records qui tombent ces dernières années sont plutôt en lien avec des pics de chaleurs extrêmes, des sécheresses marquées en toute saison ou des périodes de canicule qui s’allongent. Sur la Ferme Expérimentale des Bordes, 2019 a battu le record de température, depuis l’acquisition de données par la station en 1958, avec l’atteinte des 40.9°C le 25 juillet. En 2020, le record concernait le cumul de températures annuel avec 4846°C contre une médiane sur 2001-2020 de 4426°C. Ce record n’a pas tenu longtemps puisqu’il a été dépassé à 2 reprises depuis avec un cumul à 4891°C puis à 4964°C respectivement en 2022 et 2023. 2022 a également été l’année présentant un bilan hydrique simplifié P-ETP (précipitation – évapotranspiration potentielle) le plus négatif jamais enregistré avec -466 mm contre une médiane sur 2001-2020 de -36 mm.
En 2024, contre toute attente, malgré un ressenti plutôt doux, nous avons tout de même dépassé la normale du cumul de températures annuel avec 4719°C. Cela s’explique par deux raisons : (1) si l’on regarde la médiane du cumul de précipitations uniquement sur les 5 dernières années (2019-2023), il est de 4846°C, nous nous sommes peut-être habitués à cette hausse des températures ? et (2) ce cumul de températures a été fortement contrebalancé par des précipitations extrêmes depuis octobre 2023 et qui courent encore jusqu’aujourd’hui. Sur l’année civile 2024, la Ferme Expérimentale des Bordes a été arrosée par 1005 mm de pluie sachant que les 1000 mm n’avaient été dépassé qu’à 5 reprises depuis l’acquisition de données sur site : 1105 mm en 1958, 1023 mm en 1960, 1015 mm en 1965, 1001 mm en 1979 et 1053 mm en 1981 (points verts sur le graphique). Cela faisait donc 43 ans que les 1000 mm n’avaient pas été dépassés, la ferme recevant un peu plus de 710 mm par an (médiane 2001-2020 = 714 mm).
De ce fait, 2024 a donc été l’année de l’adaptation et de la réactivité pour parvenir à réaliser le maximum des interventions prévues sur nos cultures. Nos prairies en conventionnel, bordées par 2 rivières ont été inondées une dizaine de fois depuis octobre 2023 avec à plusieurs reprises la nécessité de changer les animaux de pâture ou de les rentrer en bâtiment. Les premières récoltes de l’année ont dû être décalées afin de pouvoir entrer dans les parcelles en minimisant l’impact du passage des engins engendrant une diminution significative de la qualité de nos stocks pour cet hiver. En fin d’été – automne, il a fallu saisir les bons créneaux pour les implantations ou bien changer d’assolement pour s’adapter mais les précipitations importantes survenues à la suite des semis de prairies notamment ont mis en péril leur réussite. Il faudra alors surveiller ces parcelles en sortie d’hiver afin de déterminer leur maintien ou non.